Alors qu'une deuxième opération Wuambushu est prévue en avril, la question de la mise en place de l'état d'urgence fait toujours débat à Mayotte. "L’état d’urgence peut être un moyen de contourner certaines complications procédurales", estime Djamalidine Djabiri, le représentant à Mayotte du syndicat Unité SGP-Police, invité de Zakweli ce mercredi 6 mars. "Les perquisitions administratives nécessitent en temps normal l'approbation d'un magistrat. Dans le cadre de l’état d’urgence, le préfet peut commander ces opérations et ce n’est qu’une fois la personne incriminée avec la découverte d’objets compromettants que la procédure est judiciarisée."
Le syndicaliste en profite également pour dénoncer "un manque de condamnation" de la part de la justice. "On nous dit qu'il y a une surpopulation carcérale, je ne peux plus entendre ce motif", estime-t-il. "La police fait son travail, une grande partie des délinquants sont interpellés. Quand dans une majorité des cas, les auteurs écopent d'un rappel à la loi ou de classement sans suite, il n'y a pas de possibilité d'être traduit devant un tribunal." Il souhaite également la mise en place d'une coopération policière en l'État français et l'État comorien. "Il suffit de prendre un kwassa pour Anjouan, et la justice doit attendre le jour où l'individu remet les pieds à Mayotte pour qu'il soit interpellé", dénonce Djamalidine Djabiri.
Face aux ambitions annoncées par le préfet d'organiser des actions ciblées pour faire face à l'insécurité, le syndicaliste précise qu'il "y aura bientôt la création d'une unité intermédiaire, entre la Bac et la compagnie départementale d'intervention. Cette force aura vocation à être employée dans le cadre des violences urbaines, afin de plus judiciariser ces violences." Selon lui, un appel d’offres a été lancé et "à la demande des syndicats, les conditions statutaires ont été allégées pour pallier le manque d'attractivité et permettre aux policiers mahorais bloqués en métropole de postuler."