Echos de campagne

Un coup de théâtre hier, l’ancien premier ministre Manuel Valls a annoncé qu’il serait candidat de la majorité présidentielle, donc de « En Marche ! » aux prochaines législatives des 11 et 18 juin
Et le deuxième coup de théâtre c’est que « En Marche » lui a répondu que pas du tout, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Les responsables du mouvement d’Emmanuel Macron disent qu’il n’y aura pas de favoritisme ; les candidats demandant l’investiture de ‘En Marche  » doivent s’inscrire sur le site internet du mouvement. (On va revenir dans un instant, sur les conditions assez draconiennes pour être désigné candidat du camp présidentiel).
En plus pour ce qui concerne la circonscription visée par Emmanuel Valls en région parisienne, il y a déjà une candidate investie par « En Marche ! »
C’est une douche froide pour Manuel Valls qui avait  apporté son soutien à Emmanuel Macron dès avant le premier tour. Mais il semblerait que le nouveau président Macron n’ait pas oublié l’attitude que le premier ministre Valls avait eu à son encontre quand il était ministre de l’économie. C’est en tout cas ce que suggère la plupart des observateurs de la vie politique. Un vie politique qui est un univers impitoyable où la vengeance se mange froid.
 
Le coup est d’autant plus rude que c’est grâce à Manuel Valls qu’Emmanuel Macron était entré au gouvernement
 
Manuel Valls avait beaucoup insisté auprès du président Hollande pour que l’on nomme Emmanuel Macron ministre de l’économie. A ce moment là, le jeune énarque était secrétaire général adjoint de l’Elysée. François Hollande n’était pas très chaud car il ne voulait pas nommer un ministre qui n‘avait jamais été élu nulle part ; mais il a cédé.
Et voilà le destin, aujourd’hui le jeune à qui le président reprochait de n’avoir jamais été élu se retrouve à son tour président de la République en un temps record.

Au parti socialiste l’annonce de Manuel Valls a provoqué une tempête
 
C’est comme si l’ancien premier ministre avait appuyé sur le bouton pour déclencher l’explosion du parti. En attendant Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS fait savoir que si Manuel Valls veut aller avec « En Marche ! » il ne sera plus membre du PS. Le problème c’est que beaucoup d’élus socialistes veulent faire la même chose : franchir cette frontière vers le camp Macron.  Mais le parti est déchiré entre ceux qui veulent intégrer la future majorité présidentielle et ceux qui veulent sauver le PS. Entre les deux, il y a des personnalités comme par exemple Stéphane le Foll, porte parole du gouvernement sortant, qui ne veut pas que le PS soit dans l’opposition, et puisse voter avec la majorité au coup par coup.

Donc, comment se passe la désignation des candidats « En Marche ! » pour les législatives ? On dit que les règles sont assez strictes.
 
Les cinq critères retenus par « En marche ! » pour mener la bataille des législatives sont : la probité des candidats ; la parité ; la moitié des postulants issus de la société civile et vierges de tout mandat électif ; le pluralisme politique pour les autres ; et l’adhésion au « contrat avec la nation » proposé par Emmanuel Macron.
Une enquête du journal « le Monde «  a révélé le processus :
« Chaque candidat répond d’abord sur Internet à un questionnaire auquel il joint un CV, une lettre de motivation et un extrait de casier judiciaire. Les meilleurs sont sélectionnés après que des logiciels d’« e-réputation » ont exploré les réseaux sociaux pour « screener » les postulants. Deux à trois dossiers sont retenus pour chaque circonscription. Vient ensuite la phase des entretiens individuels par téléphone, dont les techniques empruntent largement aux cabinets de recrutement. Les candidats obtiennent alors une note. En dessous de 7 sur 10, l’affaire est mal enclenchée, tandis qu’un 9 sur 10 ouvre les portes de la candidature. Jamais un tel procédé n’a été utilisé auparavant pour des élections ». 
 
Du côté de la droite, les Républicains ont lancé leur programme pour la législative. Un programme beaucoup moins dur que celui de François Fillon

C’est sur les propositions en faveur du pouvoir d’achat que le nouveau programme connaît le plus d’inflexion par rapport à celui de François Fillon. Avec le retour des heures supplémentaires défiscalisées, la promesse de ne pas augmenter la TVA - contrairement à ce que voulait Fillon -, mais aussi de la CSG - contrairement à ce que prône Macron -, et surtout une baisse de 10 % de l’impôt sur le revenu « pour tous les ménages et notamment les classes moyennes matraquées fiscalement »,
Quand à la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, elle ne se ferait pas sur 5 ans, mais sur 7 ans.
 
La classe politique se délite partout. Marion Maréchal le Pen vient d’annoncer qu’elle quitte le Front National
 
La nièce de Marine le Pen ne se représentera pas pour son siège de députée du Vaucluse. Elle démissionne également de son mandat de conseillère régionale Provence Alpes Côte d’Azur. Elle démissionne en fait de la politique. Elle veut retourner dans le privé et se consacrer à sa famille

Dans la presse on trouve beaucoup d’articles sur une jeune femme africaine que l’on voit toujours aux côtés d’Emmanuel Macron.
 
Elle s’appelle Sibeth Ndiaye, c’est sa conseillère de presse. Nous l’avons vue d’ailleurs ici à Mayotte lorsque le candidat Macron est venu en coup de vent le 26 mars dernier. C’est elle qui a géré dans un temps extrèmement court, les interviews qu’Emmanuel Macron a données.
Comme son nom l’indique Sibeth Ndiaye est sénégalaise. Elle a obtenu la nationalité française très récemment en juin 2016. Elle est âgée de 37 ans. Etudiante, elle s’est engagée au parti socialiste en 2002. Ensuite elle a obtenu un DESS en économie de la santé. Elle a fait ses premiers pas aux côté de Claude Bartolone alors président du Conseil Général de Seine St Denis. Ensuite elle a travaillé avec Arnaud Montebourg au ministère de l’économie et c’est là qu’elle a fait la connaissance d’ Emmanuel Macron. Elle dit qu’elle partage avec lui l’amour de la langue française et de la poésie.
On ne sait pas encore exactement quel rôle elle va jouer dans la nouvelle équipe à l’Elysée.

Pour l’anecdote, en cherchant dans les archives, on découvre que Brigitte Macron, l’épouse du nouveau président, s’était déjà présentée à des élections, il y a bien longtemps
 
C’était en 1989. Elle s’appelait alors Brigitte Auzières, du nom de son ancien mari. Elle avait 36 ans et elle s’était présentée à des municipales en Alsace, à  Truchtersheim (Bas-Rhin) où elle vivait. C’était sur une liste apolitique. Mais pour sa seule tentative elle n’avait pas été élue. A cette époque, elle ne connaissait pas encore son futur mari Emmanuel Macron qui n‘avait alors que 12 ans.