Echos de campagne

Le premier conseil des ministres de l’ère Macron s’est tenu hier. Il a été question de la campagne des législatives avec une consigne  claire donnée par le président de la république : Les ministres devront « soutenir les candidats de la majorité présidentielle »
« Les ministres sont des militants de la majorité présidentielle et ne sont plus les militants de tel ou tel parti politique », a expliqué le porte-parole du gouvernement à l’issue du premier conseil des ministres.

C’est donc une solidarité gouvernementale exigée. Tous les membres du gouvernement d’Edouard Philippe – y compris les membres des Républicains – seront tenus de « soutenir les candidats de la majorité présidentielle » lors des élections législatives,
 
LRM a investi 521 candidats sur les 577 circonscriptions que compte la France. Plusieurs personnalités n’auront pas de candidat de la majorité présidentielle à affronter, à gauche (Manuel Valls, Stéphane Le Foll…) et à droite (Franck Riester, Thierry Solère…).
Par ailleurs, Emmanuel Macron a rappelé lors du conseil des ministres « quelques règles de bon fonctionnement : la confidentialité, la discipline, la solidarité et la responsabilité ».
Les ministres ont également un mois pour se défaire de leurs mandats locaux. Ainsi par exemple le ministre de l’intérieur Gérard Collomb ne
 
La première impression est que cela a l’air de marcher à la baguette à l’Elysée.

On l’a appris au lendemain de la formation du gouvernement ; avant d’être nommés, tous les ministres ont préalablement subi un interrogatoire serré par un magistrat.
 
Un magistrat de la Cour des Comptes a cuisiné chaque ministre. Il n'était pas question de prendre le moindre risque pour Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Pas question de revivre des affaires Cahuzac ou Thévenoud !
Outre les vérifications de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui s'est penchée sur les patrimoines des futurs membres du gouvernement et de possibles conflits, il y a eu donc des interrogatoires en tête à tête.
Ils ont eu lieu entre lundi 15 et mardi 16 mai, avant leur nomination. Ils ont été passés au scanner concernant de possibles conflits d’intérêts avec des emplois passés mais aussi d’éventuelles embauches de proches, de membres de leur famille. Des questions très concrètes pour éviter toutes mauvaises surprises.

Emmanuel Macron se rend au Mali aujourd’hui, auprès des troupes françaises engagées contre les groupes armés terroristes au Sahel. La couverture de ce voyage donne lieu à une crispation des relations entre la presse et l’Elysée.
 
Une quinzaine de journaux, radios, télés, signent une lettre ouverte au président de la République afin de lui « transmettre des inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place » depuis son entrée en fonction ».
« il n’appartient en aucun cas à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social…). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. 
Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système ».
Le fond du problème est qu’Emmanuel Macron en a assez d’être suivi toujours par les mêmes journalistes politiques et il aimerait ouvrir l’accès aux voyages présidentiels à des journalistes spécialisés en fonction des domaines abordés : défense, social, sécurié, sport et… Jusqu’à présent les voyages présidentiels ont toujours été la chasse gardée des journalistes politiques. Ces derniers voient leurs prérogatives menacées par l’Elysée.

Nous avons présenté hier les « gros ministres » les plus connus. On évoque ce matin des nouveaux venus qui ne sont pas des politiciens mais qui sont placés à des postes clés. On commence par  l’éducation nationale avec  Jean-Michel Blanquer; c’est un professionnel de l’éducation.

Ancien recteur, notamment de l’académie de Créteil, l’une des plus difficiles de France ; ancien directeur de l’Essec, l’une des plus grande
s écoles d’économie.
Il a la réputation d’être audacieux et d’avoir parfois des idées révolutionnaires, et controversées. Par exemple en tant que Recteur il avait imaginé des primes pour que les jeunes ne sèchent pas les cours.
On l’attend beaucoup ici à Mayotte sur l’engagement des 12éleves par classe en CP et CE1. On peut faire confiance aux syndicats d’enseignants et de parents d’élèves mahorais qui sauront se faire entendre du nouveau ministre de l’éducation.
 
Un ministère très important au regard du programme d’Emmanuel Macron, celui du travail

Il revient à une femme, Muriel Penicaud, 62 ans. Ancienne du cabinet de Martine Aubry mais pas du tout sur la ligne Aubry qui est très anti-macron. Mme Penicaud est une spécialiste des relations humaines dans l’entreprise. Elle a beaucoup exercé dans le privé comme directrice des ressources humaines. Elle est rédactrice d’un rapport sur la santé psychologique dans les entreprises.
Emmanuel Macron compte sur elle pour la réforme la plus dure; celle du code du travail.
 
Un coup de projecteur enfin  sur Laura Flessel, ministre des sports

La ministre des sports est la seule femme noire de ce gouvernement. 45 ans, guadeloupéenne ; championne olympique d’escrime, une allure de star. On la surnomme la « guêpe » parce qu’elle pique avec son épée. Laura Flessel va défendre la candidature de Paris aux jeux olympique. Elle est aussi connue pour son engagement contre l’homophobie