Echos de campagne

On attend les résultats de dimanche prochain pour avoir la composition de l’assemblée nationale ; mais on en a déjà une idée. On n’a jamais vu une majorité aussi forte que celle de la « République en Marche »
En termes de groupe politique, si les députés LRM-MoDem élus ne constituent qu’un seul groupe, celui-ci sera de loin le plus dominateur des quinze législatures qui se sont succédé au Palais-Bourbon depuis 1958 et la naissance de la Ve République.
On se souvient pas exemple de la vague rose de 1981 ; socialistes, communistes et radicaux de gauche avaient ensemble 341 sièges.
On se souvient de la vague bleue de 2002 UMP et UDF réunies avaient 394 sièges
Cette fois le total dépassera sans doute les 400 sièges.

Et le prochain parlement sera une grande galerie de têtes nouvelles. On y trouvera assez peu de politiciens que nous avons l’habitude de voir.
 
Plus de 60% des sièges seront renouvelés. Déjà on voit que 117 députés sortants ont été éliminés dès le premier tour, et parmi eux un grand nombre de députés socialistes (comme c’est le cas ici à Mayotte).
Un député sortant sera présent au second tour dans seulement 233 circonscriptions sur 577 environ (40 % du total environ). Il est donc déjà acquis que 60 % des députés nouvellement élus ne seront pas ceux qui occupaient le même fauteuil entre 2012 et 2017. Sans compter que bon nombre des sortants présents au second tour ne devraient pas être réélus.
Un tel niveau de renouvellement est inédit depuis l’entrée en vigueur de la Ve République en 1958. En 2012, malgré l’alternance, seuls 40 % des sièges avaient été renouvelés. En 2007, ce taux n’était que de 25 %.
 
Il reste des endroits où le parti pro Macron a du mal à s’imposer. Notamment 19 circonscriptions où les candidats de la « République en marche » ont été éliminés dès le premier tour.

On ne revient pas sur Mayotte où la République en Marche ne s’est pas officiellement lancée dans la campagne.
On peut citer la Réunion comme une terre difficile pour  « en Marche ». 5 candidats ont été éliminés. Il n’en reste qu’une : Monique Orphée, ancienne députée socialiste passée dans le camp Macron.
C’est plutôt l’outremer qui n’est pas une chance pour le parti majoritaire, la Martinique, ou encore la Polynésie ont éliminés dans candidats « En Marche ».
En métropole, il y a eu des éliminations en Corse et dans le Nord-Est du pays.

La ministre des Outre-Mer Annick Girardin est en difficulté. Elle qui avait été élue dès le premier tour en 2012, est en ballottage inconfortable à l'issue du premier tour des législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon.
 
Mme Girardin affrontera au second tour Stéphane Lenormand (Archipel Demain), vice-président du conseil territorial. Avec 41,59% chacun, les deux candidats ont obtenu exactement le même nombre de voix (1.209) dans cet archipel de 6.000 habitants située dans l'Atlantique nord.
Le premier tour a été marqué par une forte participation de 59,45%, en hausse de douze points par rapport à la législative partielle de 2014 et de six points par rapport au scrutin de 2012.
Un candidat sans étiquette arrive en troisième position avec 10,80% des suffrages et pourrait peser sur le second tour.
Mme Girardin se retrouve dans une position délicate après avoir remporté les deux précédents scrutins dès le premier tour. Son portefeuille à l'Outre-mer est en jeu car les ministres battus devront quitter le gouvernement selon la règle fixée par le président Emmanuel Macron.
Le second tour aura lieu samedi avec un jour d'avance sur la métropole.
 
Quelques autres résultats de personnalités : On commence par les ministres
 
Malgré les affaires, le ministre de la cohésion de territoires Richard Ferrand est en tête dans le Finistère
 
le ministre de l'économie Bruno Le Maire en ballottage très favorable dans la 1re circonscription de l'Eure.
 
Le jeune secrétaire d’Etat au numérique Mounir Majoubi (31 ans) est en tête à Paris ; dans sa circonscription où Jean-Christophe Cambadelis, premier secrétaire du PS est éliminé. Cambadélis était député depuis 20 ans.
 
Parmi les têtes d’affiches, certains s’en sortent bien, d’autres moins
 
A la Réunion Erika Bareigts est largement en tête dans la 1ère circonscription devant un candidat LR
 
Le député sortant (DVG) de Wallis et Futuna, Napole Polutélé, a été réélu dès le premier tour, il n’y a que quatre députés élus au premier tour dans cette élection.
 
Manuel Valls reste dans la course dans l’Essonne
 
Marine le Pen, la présidente du Front national, arrive en tête dans le Pas-de-Calais
Jean-Luc Mélenchon reste dans la bataille pour le deuxième tour à Marseille.
Najat Vallaud Belkacem reste en course, mais elle est en danger dans le rhône (ballotage défavorable face à un candidat de la République en Marche)
Jean Lassalle en ballottage défavorable dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
 
 
 
 
 
 
 
 
Et puis il y a ceux qui  partent aux oubliettes
L’ex candidat PS aux présidentielles, Benoit Hamon, est  éliminé dans les Yvelines
 
 
Aurelie Filippetti, porte parole de Benoit Hamon, ancienne ministre de la culture est éliminée à Metz.
 
L'ancien ministre de l'intérieur Matthias Fekl est éliminé dans le Lot-et-Garonne, balayé par la République en Marche et le Front National.
 
L’écologiste Cécile Duflot est éliminée à Paris.
 
Heureusement que les professions de foi ne sont pas indispensables pour aller voter, parce qu’il y a eu beaucoup de problèmes de distribution.
 
En, métropole, on a vu quelques cas assez chaotiques de distribution de professions de foi dans des boites aux lettres d’électeurs qui n’étaient pas concernés par la même circonscription.
Ici à Mayotte, c’est pas mal non plus ; Beaucoup d’électeurs les ont reçu lundi matin (hier) au lendemain du vote.  
Il y a là de quoi s’interroger sur la nécessité de maintenir la production de  ces masses considérables de papiers, que peu de gens lisent, et dont la distribution coûte très cher. Ils font ne font le bonheur que des imprimeurs.
Peut-être un des chantiers de modernisation de la législature ?