Echos de campagne J - 17 : vue de Mayotte

Finalement il n’y aura pas d’autre débat des candidats à la présidentielle le 20 avril sur France 2. La direction de la chaine a renoncé à l’organiser.
 
Il y avait trop de résistance chez les candidats, la plupart avaient déjà des meetings prévus ce soir là et surtout ne voulaient pas se livrer à un exercice aussi risqué à 48 heures du scrutin. Finalement la chaine a cédé et proposera une autre formule ; ce sera une série d’entretiens individuels.
Cette annulation ne fait pas que des heureux ; Nicolas Dupont Aignan par exemple se déclarait tout à fait disposé à renouveler l’exercice. Pour ceux qui ne font pas partie du groupe des cinq « gros » candidats, ces débats sont une bonne occasion de se faire remarquer comme on a pu le constater mardi soir.
 
Un autre rendez-vous à la télévision, c’est ce soir sur France 2 ; l’émission politique recevra Emmanuel Macron.
 
Ce n’est pas un débat, dans cette émission le candidat a tout le temps de s’exprimer, mais ce n’est pas de tout repos pour autant. L’invité est confronté à des contradicteurs et cela peut faire des étincelles. On se souvient de la dernière émission avec François Fillon où il avait souffert face à la romancière Christine Angot qui l’avait durement attaqué sur les affaires d’emploi de sa femme et de ses enfants.
A partir de lundi prochain 10 avril, les règles changent à la radio et à la télévision
Ce sera la règle de l’égalité des temps de parole. Chacun des 11 aura strictement la même durée d’expression. Une règle dont l’application est surveillée par le gendarme des ondes : le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
C’est la période faste pour ceux que l’on appelle « les petits candidats » car ils se voient ouvrir des fenêtres qui leur sont habituellement fermées.

On le dit souvent, il n’y a jamais eu autant d’indécis dans l’opinion publique à l’approche d’une présidentielle. Pratiquement la moitié de l’électorat ne sait pas encore pour qui voter. Et pourtant voter est un devoir civique.
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Il y a ceux qui vont arriver dans l’isoloir la tête vide et se décider sur un coup de tête ; et puis d’autres qui ont beau se torturer les méninges sans arriver à choisir. Il y a une solution pour cet électorat c’est le vote blanc. Le vote blanc consiste à glisser une enveloppe vide dans l’urne.
Autrefois les enveloppes vides partaient à la poubelle, mais depuis 2014 une loi a été promulguée sur la reconnaissance du vote blanc. Il est compté, mais cela n’a pas de conséquence. Il n’est pas considéré comme un suffrage exprimé. Ily a des citoyens qui se battent pour ça depuis des années.
Il y a même un parti du vote blanc qui a voulu présenter un candidat, mais il n’a obtenu que 9 parrainages.
 
Il y a des pays où le vote blanc compte
Beaucoup de pays le considèrent comme un suffrage exprimé : la Suède, la Suisse, les Pays Bas, l’Espagne, la Belgique. En Belgique voter est obligatoire –sous peine d’amende si vous n’y allez pas-  donc la seule solution pour ceux qui ne savent pas, ou qui veulent protester car ils ne se reconnaissent dans aucun candidat, c’est de voter blanc.
Le pays où le vote blanc est le plus reconnu est la Colombie. S’il y a une majorité de votes blancs, non seulement  l’élection est annulée, mais aussi les candidats n’ont plus le droit de se représenter ; cela s’est déjà produit dans des élections locales.
 
Il y a un élément très important dans une campagne pour toucher le public : c’est le choix du slogan. Il doit être court, simple, facile à mémoriser, pour émouvoir l’électeur.
 
 Il faut presque « l’imprimer » dans le cerveau de l’électeur.
Certains slogans resteront dans l’histoire, ceux qui ont un « certain âge » se souviennent bien de celui de François Mitterrand en 1981 :  « la force tranquille ».
 Plus près de nous dans le temps, tout le monde a « imprimé » le slogan de la campagne de Barak Obama « Yes we can ! »
Encore plus récemment Donald Trump « rendre sa grandeur à l’Amérique »
 
Que dire des slogans cette année ? On ne sait pas encore lesquels vont rester dans les mémoires.
 

Emmanuel Macron a choisi « La France doit être une chance pour tous » ; ça vient de sortir, il l’a annoncé hier sur sa page facebook.
 
Pour François Fillon c’est "Une volonté pour la France". Il vient de le changer, avant c’était : « le courage de la vérité ».
 
Jean-Luc Mélenchon compte sur « la force du peuple » ; pour Marine le Pen c’est « au nom du peuple », et Benoit Hamon compte « faire battre le cœur de la France »
 
Ces slogans semblent très simples mais il faut savoir qu’ils donnent lieu à d’interminables débats, les « brainstormings » comme on dit où l’ont se secoue les méninges pour trouver la bonne formule. De plus en plus les slogans sont  sous-traités par des agences publicitaires qui coûtent très cher.