Echos de campagne à J -25 : vue de Mayotte

Le premier sondage sur la présidentielle réalisé à la Réunion par l’institut IPSOS pour le Journal de L’ile de la Réunion. Comme en métropole c’est Marine le Pen et Emmanuel Macron qui arrivent en tête des intentions de vote
Marine le Pen à 23% à égalité avec Emmanuel Macron. Aussi bien en métropole la montée du Front National n’étonne plus personne, en revanche à la Réunion jamais ce parti n’a connu une tel succcès dans les intentions de vote.
François Fillon est crédité de 16%, un peu en dessous de la métropole
Benoit Hamon et Jean Luc Mélenchon sont à égalité à 9%. Les deux candidats de la gauche sont plus bas qu’en métropole
Les autres candidats se partagent le reste, Nicolas Dupont à 2%

Finalement il n’y aura pas de visite de Benoît Hamon à Mayotte dimanche prochain . Le candidat du PS a dû y renoncer.
 
Le schéma de départ c’était comme pour Emmanuel Macron : la journée de samedi à la Réunion, puis direction Mayotte le dimanche soir pour quelques moments de contacts et un meeting avant de repartir le soir même pour Paris. Et puis finalement, on a appris hier que Benoit Hamon ne passerait qu’une seule journée, celle du samedi où il arrivera le matin à la Réunion, pour revenir le soir même à Paris. Pourquoi ? Parce-qu’il doit impérativement se préparer pour un débat qui aura lieu mardi soir. Le fameux débat télévisé avec les 11 candidats qui doit se tenir sur les chaines BFM TV et Cnews (la chaine de Canal +).
Donc il a fallu sacrifier l’étape mahoraise.
Finalement à Mayotte on aura vu passer les deux candidats qui sont en tête des sondages : Marine le Pen et Emmanuel Macron, et également Nicolas Dupont -Aignan. François Fillon avait dû annuler aussi. Il n’est pas prévu d’en recevoir d’autres, sauf surprise, d’ici au premier tour du 23 avril.
 
A propos de débat ; un dernier débat télévisé est annoncé par la chaine France 2 pour le 20 avril ;  48 heures avant le scrutin du premier tour. Cette idée ne fait pas que des heureux.
 
Le candidat Jean-Luc Mélenchon  a annoncé qu’il ne participera pas. Il n’est pas d’accord avec l’organisation de ce débat trop proche du jour du vote, après lequel aucun rattrapage de temps de parole ni d’argumentaire ne serait possible.  Emmanuel Macron a lui aussi émit des réserves  sur ce dernier débat sans aller jusqu’à se décommander.
 
La crise guyanaise s’est invitée dans le débat politique. Chacun a son mot à dire sur la grève générale qui paralyse ce département.
 
La candidate du Front National Marine le Pen promet plus de sécurité et moins d’immigration, avec des effectifs policiers supplémentaires. Ce qu’annonce Marine le Pen pour la Guyane est très semblable à ce qu’elle avait annoncé lors de son passage à Mayotte. Il faut dire que les situations sont vraiment similaires.
François Fillon a dénoncé lui, cinq ans d’inaction en outre-mer sous la présidence de François Hollande ; il dit qu’il faut restaurer l’autorité de l’Etat.
Benoit Hamon estime au contraire que beaucoup a été fait ces cinq dernières années  ais qu’il faut maintenant un plan de rattrapage ambitieux et concret .
Emmanuel Macron prône une amélioration de la situation par la relance économique et les investissements publics.
Jean Luc Mélenchon voit en Guyane un modèle de ce que ressentent les français « Nous sommes tous des guyanais » a-t-il lancé.
 
Quelques candidats ont passé un « grand oral » devant le patronat hier à Paris : Notamment François Fillon, Marine le Pen et Emmanuel Macron . Ils ont défendu leur politique économique devant le MEDEF.
 
Et François Fillon apparait nettement comme le favori du patronat, c’est celui qui propose une réduction drastique des dépenses publiques et des charges qui pèsent sur les entreprises.
Marine le Pen plait aux petits patrons et artisans mais elle fait peur aux dirigeants des moyennes et grandes entreprises qui travaillent à l’international avec son projet de sortie de l’Euro.
Pour Emmanuel Macron, le grand patronat s’en accommoderait mais trouve qu’il ne va pas assez loin sur les économies de l’Etat et la baisse du coût du travail.
 
A propos de l’Euro et de Marine le Pen. La candidate du Front National a réaffirmé hier soir sur France 2 qu’il y aura un référendum si elle est élue.
 
Elle en met même sa tête à couper ;  puisque Marine le Pen affirme qu’elle démissionnera si les français se déclarent favorables au maintient dans l’Euro plutôt que de revenir au franc. Interrogée sur le fait que d’après les sondages, environ 70% sont contre la sortie de l’Euro, Marine le Pen n’en démord pas. Selon elle avec son élection, une dynamique se créera.
 
Emmanuel Macron croule sous les comités de soutien – rien qu’à Mayotte il y en a deux -et aussi sous les demandes d’investiture pour être député.
 
Cela se bouscule beaucoup au portillon. Le chiffre est presque incroyable : 14 000 personnes sont candidates pour devenir député du mouvement « En Marche ! ». 14 000 candidats à l’investiture, alors qu’il n’y a de place que pour 577 députés. Il y a beaucoup de tri en perspective pour l’équipe Macron.
Quand aux comités de soutiens, Mayotte est loin d’être la seule à connaitre ce phénomène de comités de soutiens concurrents, voire antagonistes, on retrouve le cas dans plusieurs communes et départements français.