Le président de la République Emmanuel Macron défend sa proposition de réviser la Constitution pour supprimer le droit du sol à Mayotte car il faut "casser le phénomène migratoire" sur l'île "au risque d'un effondrement des services publics".
"Les Mahorais souffrent"
"Il est légitime de poser cette question car les Mahorais souffrent. Ils ont d'ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Nous devons casser le phénomène migratoire à Mayotte, au risque d'un effondrement des services publics sur l'île", plaide-t-il dans un entretien à l'Humanité publié dimanche soir.
Le chef de l'Etat expliquent que des familles circulent depuis l'archipel des Comores, "et arrivent en France, via Mayotte, où elles ont accès à des prestations complètement décorrélées de la réalité socio-économique de l'archipel", juge-t-il.
"Une arrivée massive" depuis la Tanzanie et d'autres pays
"Mayotte est la première maternité de France, avec des femmes qui viennent y accoucher pour faire des petits Français. Objectivement, il faut pouvoir répondre à cette situation", affirme-t-il.
"A cela s'ajoute un nouveau phénomène, ces derniers mois, compte tenu des difficultés sécuritaires dans la région des Grands Lacs : une arrivée massive de personnes en provenance de Tanzanie et d'autres pays", explique-t-il.
La supression du droit du sol pour Mayotte uniquement
Pour "casser ce phénomène migratoire", M. Macron veut aussi "restreindre l'accès aux droits sociaux pour les personnes en situation irrégulière".
Mais le président assure que "restreindre le droit du sol pour Mayotte ne signifie pas le faire pour le reste du pays", comme le réclament la droite et l'extrême droite. "Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France", assure-t-il.
Adapter la loi aux territoires ultramarins
Selon lui, cette proposition de révision de la Constitution "n'est pas une attaque à la République indivisible car la Constitution la reconnaît aussi comme plurielle et décentralisée".
"Nous pouvons adapter la Loi fondamentale aux territoires ultramarins : nous l'avons fait pour la Polynésie française, pour la Nouvelle-Calédonie", souligne-t-il.