Mayotte 1ère Radio vous invite à suivre samedi 9 septembre 2017 de 13 h à 14 h l'émission : LES ENTRETIENS DE MANU.
Emmanuel Tusevo fait débattre Myrhose Masséaux Caillet, médiateur familial et Jean-François Kayuwa, enseignant de philo, sur la coexistence entre Mahorais et Réunionnais à La Réunion.
Emmanuel Tusevo fait débattre Myrhose Masséaux Caillet, médiateur familial et Jean-François Kayuwa, enseignant de philo, sur la coexistence entre Mahorais et Réunionnais à La Réunion.
VOICI UN EXTRAIT DU SCRIPT DE L' EMISSION QUE VOUS ENTENDREZ A LA RADIO.
EMMANUEL TUSEVO : Nous donnons la parole à Myrhose Masséaux Caillet, médiatrice familiale, elle préfère médiateur familial et Jean François Kayuwa, enseignant de philosophie.
De vos observations, qu’est-ce que vous pouvez nous dire des problèmes posés par cette cohabitation à l’île Bourbon entre Mahorais et Réunionnais ?
Les Réunionnais ne connaissent pas Mayotte
Myrhose Masséaux Caillez : En tant que Réunionnaise, moi j’ai un regard beaucoup plus neutre, beaucoup plus distant sur la coexistence des Réunionnais et Mahorais. J’observe que cette coexistence n’a pas été voulue vraiment, n’a pas été choisie par les Mahorais. Ils sont ici à La Réunion pour diverses raisons, des raisons économiques, pour que leurs enfants aient une instruction, ils disent eux-mêmes, une scolarité normale. Ce qui montre bien qu’à Mayotte, le niveau est beaucoup plus bas, on le sait de toute façon.
Il y a aussi des problèmes de santé. Il y a énormément des familles qui viennent se faire soigner. Il y a des jeunes enfants qui arrivent ici, ils ont été, comme on dit, « évassanés » (évacuation sanitaire, Ndlr), ils arrivent à La Réunion, démunis complètement et privés de leurs parents, privées de leur langue. Ca pose des difficultés énormes que les familles mahoraises doivent gérer, en plus de cette espèce de rejet qu’ils semblent lire dans les yeux de certains Réunionnais.
Mais je dois aussi reconnaître que les Réunionnais ne connaissent pas Mayotte. La plupart des Réunionnais, qui parlent de Mayotte, parlent des Comores. Il y a encore aujourd’hui des personnes qui me disent :
« Tu étais aux Comores ? »
Je dis : « Non, j’étais à Mayotte, dans une île française, française tout comme La Réunion. »
Et ça, les Réunionnais ont du mal à accepter que Mayotte est une île française et que les Mahorais ici à La Réunion, ils ont toute leur place au même titre que les Réunionnais.
C’est vrai que je suis passionnée de la famille réunionnaise, la famille mahoraise puisque c’est mon métier, je suis médiateur familial et je déplore cet état de faits… surtout que nous, à La Réunion, nous sommes censés être une île arc-en-ciel avec toutes sortes de groupes ethniques, de couleurs, peu importe, ici, nous avons des musulmans, des chinois, des malbares, des kafes, des comoriens et un petit peu de tout ,et comment les Mahorais n’ arrivent pas à trouver leur place ? J’ai le sentiment qu’on ne la leur donne pas.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Myrhose, si j’ai tenu à vous rencontrer autour de ce thème, c’est parce que vous êtes Réunionnaise mais mahoraise, je dirais d’adoption. Vous avez vécu longtemps à Mayotte, vous avez pratiqué la médiation familiale à Mayotte. Vous vous êtes imprégnée, vous vous êtes immergée dans la vie des Mahoraises et des Mahorais pendant des années, plus de 10 ans. Si j’ai tenu à avoir votre point de vue, c’est parce que vous êtes en quelque sorte des deux côtés. Vous êtes de La Réunion et vous êtes de Mayotte. Et j’ai tenu aussi à avoir avec vous un enseignant de philosophie d’origine Congo – Zaïre en Afrique, Jean François Kayuwa et, lui aussi, a longtemps vécu à Mayotte. Il s’est immergé notamment dans la ville de Sada où il a enseigné la philosophie pendant des années.
(Il vient de revenir à Mayotte pour cette rentrée scolaire 2017 – 2018 comme proviseur adjoint au groupe scolaire, collège et lycée de Bandrele, Ndlr)…
Alors, Jean François Kayuwa, par rapport à cette problématique que nous venons d’évoquer, qu’est ce que vous pouvez nous dire de vos observations ?
Les politiques ne font pas assez d’efforts pour rapprocher les deux peuples
Jean François Kayuwa : Je rejoins parfaitement les analyses de Myrhose. Le premier point qu’elle a souligné c’est la méconnaissance des uns et des autres. Comment peut-on vivre ensemble ou faire coexister 2 peuples s’ils ne se connaissent pas ? Si l’un ou l’autre aussi ne fait pas l’effort de rencontrer l’autre ? Myrhose l’a bien souligné et avec pertinence, elle a raison. Et puis, elle a aussi examiné les raisons pour lesquelles les Mahorais viennent ici à La Réunion. Je vais rappeler simplement que les Mahorais, pour des raisons d’études, certains pour des problèmes de santé, d’autres pour des raisons de proximité, au lieu d’aller en métropole, on a une heure d’avion. Donc, la Réunion qui est une île assez développée, il faut se le dire aussi, donc c’est une bonne chose d’y venir et puis on est en France. Et en plus, comme Mayotte est un jeune département, il faut aussi se l’avouer, se le dire, certains viennent pour profiter quand même des avantages à La Réunion.
Mais moi, ce n’est pas ça qui me chagrine. Ce qui me chagrine, c’est que je connais les deux cultures, j’ai été à Mayotte, je suis à La Réunion, et les deux cultures me plaisent énormément. Ce que je déplore, c’est que les politiques ne font pas assez d’efforts pour rapprocher les deux peuples. Je pense que ces divisions, ces problématiques les arrangent aussi.
Pourquoi je dis ça ? J’ai été un élu en métropole et nous avons, nous, trouver les moyens de faire rencontrer les gens. Nous avons, par exemple, créé la fête des associations. L’idée d’une fête des associations permettait à toutes les associations existantes dans une collectivité de se rencontrer…….
LA SUITE A SUIVRE DANS L’ EMISSION « LES ENTRETIENS DE MANU » SUR RADIO MAYOTTE 1 ère : SAMEDI PROCHAIN 9 SEPTEMBRE 2017 DE 13h à 14h, REDDIFUSION : DIMANCHE à 20 heures.
Emmanuel Tusevo Diasamvu vous propose une émission sans langue de bois…
Une émission également satirique sans tabous.
REDIFFUSION DIMANCHE 10 SEPTEMBRE A 20 heures.
EMMANUEL TUSEVO : Nous donnons la parole à Myrhose Masséaux Caillet, médiatrice familiale, elle préfère médiateur familial et Jean François Kayuwa, enseignant de philosophie.
De vos observations, qu’est-ce que vous pouvez nous dire des problèmes posés par cette cohabitation à l’île Bourbon entre Mahorais et Réunionnais ?
Les Réunionnais ne connaissent pas Mayotte
Myrhose Masséaux Caillez : En tant que Réunionnaise, moi j’ai un regard beaucoup plus neutre, beaucoup plus distant sur la coexistence des Réunionnais et Mahorais. J’observe que cette coexistence n’a pas été voulue vraiment, n’a pas été choisie par les Mahorais. Ils sont ici à La Réunion pour diverses raisons, des raisons économiques, pour que leurs enfants aient une instruction, ils disent eux-mêmes, une scolarité normale. Ce qui montre bien qu’à Mayotte, le niveau est beaucoup plus bas, on le sait de toute façon.
Il y a aussi des problèmes de santé. Il y a énormément des familles qui viennent se faire soigner. Il y a des jeunes enfants qui arrivent ici, ils ont été, comme on dit, « évassanés » (évacuation sanitaire, Ndlr), ils arrivent à La Réunion, démunis complètement et privés de leurs parents, privées de leur langue. Ca pose des difficultés énormes que les familles mahoraises doivent gérer, en plus de cette espèce de rejet qu’ils semblent lire dans les yeux de certains Réunionnais.
Mais je dois aussi reconnaître que les Réunionnais ne connaissent pas Mayotte. La plupart des Réunionnais, qui parlent de Mayotte, parlent des Comores. Il y a encore aujourd’hui des personnes qui me disent :
« Tu étais aux Comores ? »
Je dis : « Non, j’étais à Mayotte, dans une île française, française tout comme La Réunion. »
Et ça, les Réunionnais ont du mal à accepter que Mayotte est une île française et que les Mahorais ici à La Réunion, ils ont toute leur place au même titre que les Réunionnais.
C’est vrai que je suis passionnée de la famille réunionnaise, la famille mahoraise puisque c’est mon métier, je suis médiateur familial et je déplore cet état de faits… surtout que nous, à La Réunion, nous sommes censés être une île arc-en-ciel avec toutes sortes de groupes ethniques, de couleurs, peu importe, ici, nous avons des musulmans, des chinois, des malbares, des kafes, des comoriens et un petit peu de tout ,et comment les Mahorais n’ arrivent pas à trouver leur place ? J’ai le sentiment qu’on ne la leur donne pas.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Myrhose, si j’ai tenu à vous rencontrer autour de ce thème, c’est parce que vous êtes Réunionnaise mais mahoraise, je dirais d’adoption. Vous avez vécu longtemps à Mayotte, vous avez pratiqué la médiation familiale à Mayotte. Vous vous êtes imprégnée, vous vous êtes immergée dans la vie des Mahoraises et des Mahorais pendant des années, plus de 10 ans. Si j’ai tenu à avoir votre point de vue, c’est parce que vous êtes en quelque sorte des deux côtés. Vous êtes de La Réunion et vous êtes de Mayotte. Et j’ai tenu aussi à avoir avec vous un enseignant de philosophie d’origine Congo – Zaïre en Afrique, Jean François Kayuwa et, lui aussi, a longtemps vécu à Mayotte. Il s’est immergé notamment dans la ville de Sada où il a enseigné la philosophie pendant des années.
(Il vient de revenir à Mayotte pour cette rentrée scolaire 2017 – 2018 comme proviseur adjoint au groupe scolaire, collège et lycée de Bandrele, Ndlr)…
Alors, Jean François Kayuwa, par rapport à cette problématique que nous venons d’évoquer, qu’est ce que vous pouvez nous dire de vos observations ?
Les politiques ne font pas assez d’efforts pour rapprocher les deux peuples
Jean François Kayuwa : Je rejoins parfaitement les analyses de Myrhose. Le premier point qu’elle a souligné c’est la méconnaissance des uns et des autres. Comment peut-on vivre ensemble ou faire coexister 2 peuples s’ils ne se connaissent pas ? Si l’un ou l’autre aussi ne fait pas l’effort de rencontrer l’autre ? Myrhose l’a bien souligné et avec pertinence, elle a raison. Et puis, elle a aussi examiné les raisons pour lesquelles les Mahorais viennent ici à La Réunion. Je vais rappeler simplement que les Mahorais, pour des raisons d’études, certains pour des problèmes de santé, d’autres pour des raisons de proximité, au lieu d’aller en métropole, on a une heure d’avion. Donc, la Réunion qui est une île assez développée, il faut se le dire aussi, donc c’est une bonne chose d’y venir et puis on est en France. Et en plus, comme Mayotte est un jeune département, il faut aussi se l’avouer, se le dire, certains viennent pour profiter quand même des avantages à La Réunion.
Mais moi, ce n’est pas ça qui me chagrine. Ce qui me chagrine, c’est que je connais les deux cultures, j’ai été à Mayotte, je suis à La Réunion, et les deux cultures me plaisent énormément. Ce que je déplore, c’est que les politiques ne font pas assez d’efforts pour rapprocher les deux peuples. Je pense que ces divisions, ces problématiques les arrangent aussi.
Pourquoi je dis ça ? J’ai été un élu en métropole et nous avons, nous, trouver les moyens de faire rencontrer les gens. Nous avons, par exemple, créé la fête des associations. L’idée d’une fête des associations permettait à toutes les associations existantes dans une collectivité de se rencontrer…….
LA SUITE A SUIVRE DANS L’ EMISSION « LES ENTRETIENS DE MANU » SUR RADIO MAYOTTE 1 ère : SAMEDI PROCHAIN 9 SEPTEMBRE 2017 DE 13h à 14h, REDDIFUSION : DIMANCHE à 20 heures.
Emmanuel Tusevo Diasamvu vous propose une émission sans langue de bois…
Une émission également satirique sans tabous.
REDIFFUSION DIMANCHE 10 SEPTEMBRE A 20 heures.