Le geste écologique du passage de la voiture à essence ou diesel vers la voiture électrique est, pour le moment, une affaire de moyens financiers. Les véhicules électriques sont toujours beaucoup plus chers que leurs équivalents à essence. Malgré les aides à la conversion déjà appliquées, qui peuvent aller jusqu’à 11 000 euros de prime à la casse, seuls les ménages les plus aisés peuvent se permettre de les acheter.
Même les voitures électriques les moins chères du marché comme la Dacia Spring ou la Renault Zoé coûtent à leurs utilisateurs dans les 300 euros par mois. Il s’agit de diviser ce prix par trois.
Cela signifiera un gros effort financier de l’Etat. La nouvelle ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé que ce « leasing social » devrait être précisé dans la prochaine loi de finance. Il pourrait entrer en application dès 2023. La mesure fixera le plafond de revenus des bénéficiaires. Certaines catégories devraient être prioritaires comme les professions socio-médicales.
En France, on hésite encore
En France métropolitaine, ce sont surtout l’autonomie limitée et la recharge de la batterie qui posent problème. S’engager sur un parcours de plusieurs centaines de kilomètres est une aventure encore hasardeuse.
Va-t-on trouver sur la route des bornes de recharge ? Sachant que l’on va y passer du temps. Il suffit de quelques secondes pour remplir un réservoir d’essence, recharger une batterie peut prendre une heure, et beaucoup plus si la borne est occupée. Les personnes qui habitent en appartement ne peuvent pas recharger chez eux. La météo est aussi un élément important : quand il fait froid en hiver l’autonomie de la batterie baisse sensiblement.
La voiture électrique est idéale pour les trajets du quotidien domicile-travail quand on habite une maison où l’on peut brancher sa voiture. Ce n’est pas le cas d’une grande partie des français.
A Mayotte, c’est faisable selon EDM
Le problème de l’autonomie ne se pose pas à Mayotte, sauf pour quelques professionnels commerciaux qui feraient plus de 300 kilomètres par jour. Il ne fait jamais froid.
Selon le directeur d’EDM Claude Hartmann « il y a assez de puissance disponible pour recharger les voitures, à condition que tout le monde ne le fasse pas en même temps ».
EDM est en train de passer progressivement au bio-carburant pour produire l’électricité, car rouler électrique avec du courant produit avec du gazoil serait une absurdité. Mayotte a tous les atouts pour devenir un département pilote des déplacements propres, c’est une question de volonté politique. Détaxer l’importation des voitures électriques et installer un réseau de recharge seraient un premier pas.