Florent RADDAS a ajouté que le développement de Mayotte, d’une manière générale, passe essentiellement par le tourisme. sous différentes conditions. Il souligne certaines conditions à remplir pour atteindre ces objectifs.
Des nouveaux métiers pour les jeunes
Il cite, à cet effet, les différentes infrastructures à promouvoir autour du port, à savoir une halle artisanale, un hall d'accueil pour les paquebots, un peaching avec un ponton qui pourrait permettre d’accueillir des croisiéristes directement sur la partie tertiaire du port.
Il précise qu’actuellement, le secteur touristique fonctionne avec quelques structures nautiques et terrestres mais que Mayotte gagnerait à promouvoir de nouveaux métiers qui offriraient des débouchés aux nombreux jeunes diplômés en mal d’emplois.
" On parle souvent de la culture et des traditions. Des jeunes revenant de France avec des niveaux Bac + 2, + 3, + 4, +5, des licences et des masters et ayant compris que leur avenir n’est pas garanti forcément en métropole ou à l’étranger mais dans leur pays natal, pourraient être des traducteurs en français et
en shimaoré (langue locale) et s’intégrer progressivement dans les entreprises locales.", a expliqué Florent RADDAS.
Multiplier le panel linguistique des chargés d' accueil
A l évocation des nombreux croisiéristes allemands qui font escalent à Mayotte et qui ne trouvent pas d’interprètes ou traducteurs " allemands- shimaorés", Florent RADDAS admet qu’il y a, non pas un problème, mais une certaine méconnaissance du contexte
local.
« On oublie que nos diplômés Mahorais de niveaux Bac + 3, + 4, ont appris en 1 ère et 2ème langue l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le chinois, le russe et le shimaoré pourrait être considéré comme une langue régionale à l’instar du créole ou du catalan ou du basque ou du breton? Ca serait un plus. »souligne – t – il.
Du tourisme de proximité tout en gardant nos traditions et notre valeur ajoutée propre à Mayotte
Florent RADDA S réfute les termes blocages, freins, pesanteurs qui pèseraient sur l’expansion du tourisme à Mayotte. Il leur préfère l’expression ralentissement puisque, selon lui, les observateurs se basent sur les chiffres des départements et des régions alentours de Mayotte.
Il reconnaît que tout en faisant partie des îles Vanilles (Maurice, Réunion, Madagascar, Seychelles), Mayotte se retrouve aujourd'hui en avant dernière ou en dernière position. Pour lui, Mayotte doit adapter son tourisme à ses réalités et ses particularités pour ne pas dire ses spécificités propres.
" Gardons un tourisme local, un tourisme vrai qui consiste à faire découvrir nos traditions. Il ne faut pas essayer de plagier les autres îles, nous avons un bon nombre de caractéristiques qui font que Mayotte a sa propre identité, que Mayotte est Mayotte : le lagon, la barge, les brochettis, les minzizani (masques de beauté des femmes mahoraises), les manzaraka (cérémonies festives des mariages), pirogue traditionnelle, les voulés (pick niques au bord de la mer), les merengues... Essayons de vendre Mayotte avec des hébergements de petites capacités ou lorsqu’on viendra dans un gîte ou dans une maison d’hôtes, on sera accueilli comme si on était chez soi à la maison."
Florent RADDAS reconnaît que les coûts élevés des prestations aériennes dus au monopole des deux compagnies Air Austral et Corsair handicapent l’essor touristique de l’île.
La sécurité ou l’insécurité est un problème sensible actuellement en ce qui concerne notamment le tourisme à Mayotte. Il revient, selon Florent RADDAS, à l’Etat (vu son pouvoir régalien) de sécuriser les sites touristiques devenus inaccessibles du fait de l’insécurité, les plages isolées et d’autres bijoux touristiques : Le Mont Choungi, la plage de Dapani en petite terre... C'est dommage qu' on soit réduit à sortir aujourd’hui en groupe de 10 personnes pas forcément armés mais en vigilance permanente.
Formations pour améliorer l’accueil des touristes
Un gros effort doit se poursuivre sur la propreté de l’environnement, insiste-t-il encore car pour lui, l’accueil est d' abord visuel avant d’être verbal.
Il met l’accent sur la formation au niveau de différentes entreprises de professionnels du tourisme : les prestataires marins, les agents réceptifs.
" Il faut prendre des jeunes bacheliers pour les spécialiser sans négliger d’intégrer des jeunes en difficultés à qui il faut offrir une deuxième chance."