France – Comores : une nouvelle feuille de route

Souef Mohamed El Amine et Jean Yves le Drian, Paris le 12 septembre 2017
« Une nouvelle feuille de route est en train d’être élaborée », c’est ce qu’a annoncé hier à Moroni le chef de la diplomatie comorienne, Souef Mohamed El Amine.

 
Alors que les relations diplomatiques entre la France et les Comores sont tendues par la question de Mayotte depuis plusieurs mois, Souef Mohamed El Amine a indiqué à la presse comorienne que malgré la tension, «les négociations entre Paris et Moroni se poursuivent dans un cadre bilatéral avec l’espoir d’ aboutir à un accord avant la fin de l’été».

Depuis la grande crise sociale qui a paralysé durant plus d’un mois l’île de Mayotte en début d’année, les relations diplomatiques entre la France et l’Union des Comores se sont en effet envenimées.
Moroni refuse depuis le 21 mars 2018, d’accueillir sur son territoire  les bateaux et avions avec des Comoriens sans papiers, reconduits à la frontière au départ de Mayotte.
En réplique l’ambassade de France en Union des Comores, ne délivre plus de visas Schengen aux ressortissants comoriens.  Une restriction qui n’est pas sans conséquences sur la vie des Comoriens dont la diaspora en France s’établirait à plus de 500 000 personnes. Exemple, des étudiants inscrits dans des universités françaises se retrouvent pris au piège de l’imbroglio diplomatique franco comorien.

Lors d’une conférence de presse hier à Moroni, le chef de la diplomatie de l’Union des Comores a été interpellé sur l’impact de cette décision française de ne plus délivrer de visas Schengen aux comoriens,
(l’ambassade de France à Moroni étant la seule représentation diplomatique Européenne dans l’Union des Comores). Au sujet des étudiants bloqués et des malades qui souhaitent aller se faire soigner à Mayotte, à la Réunion ou en France Hexagonale, Souef Mohamed El Amine explique que la France serait disposée à des compromis quant  à leur dossier de demande de visas.
Au ministre comorien des affaires étrangères d’ajouter que : 

les négociations avec la France se poursuivent dans un cadre bilatéral, que c’est un travail de longue haleine et j’ai bon espoir qu’avant la fin de l’été nous trouverons une solution. Une nouvelle feuille de route est en train d’être élaborée.


Une première feuille de route avait été  signée le 12 septembre 2017 lors du 5ème Haut Conseil paritaire France-Comores dans le but d’aller « vers un cadre propice à une circulation régulière des personnes et en toute sécurité ». Des milliers de Mahorais ont contesté le document dans la rue en fin d’année dernière jusqu’à obtenir la suspension de l’accord bilatéral. Les Mahorais s’opposent à tout accord impliquant la vie sociale et économique de leur île sans une consultation des élus locaux. Une seconde feuille de route serait donc en cours d’élaboration.

La population de Mayotte (101ème département Français) clame son appartenance à la République Française. Au nom du principe de «l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores», les autorités comoriennes, contestent la présence française à Mayotte. Le contentieux est vieux de quarante-trois ans.  
Anciennes colonies françaises, trois des quatre îles de l’archipel des Comores ont fait le choix de l’indépendance le 6 juillet 1975.