•
Héler un taxi Le geste est universel, monter à bord est une autre histoire.
Le taxi est le seul moyen de transport en commun terrestre à Mayotte. 66% de la population y fait appel au moins une fois par semaine…
Ils sont populaires et uniques à bien des aspects…
Le taxi mahorais est collectif, il transporte plusieurs passagers dont les destinations sont plus ou moins proches
Il y a les taxis urbains…ils circulent principalement à Mamoudzou le chef lieu et les taxis interurbains appelés communément taxis broussent qui desservent les zones rurales.
Le taxi ne fonctionne pas avec un compteur horokilométrique…Les tarifs sont fixés par arrêté préfectoral…et varie en fonction de plusieurs critères. Les jours fériés, le dimanche et la nuit la course est plus chère.
En zone urbaine le prix standard est à 1,40…
Pour le reste de l’île, le tarif varie entre 2,20 et 8,50…Bien loin des prix hexagonaux.
La barge vient d’accoster...c’est le moment ou jamais de faire le plein...chaque client sera déposé exactement où il le souhaite...La profession est réglementée…elle possède des avantages et de nombreuses spécificités...
La scène est récurrente...dangereuse et agaçante pour les autres automobilistes…Mais ces arrêts brutaux auraient une explication…
A l’unanimité, les taximen que nous avons rencontrés estiment que la profession souffre de plusieurs maux...
Ambiance embouteillages
Aux heures de pointe, les routes sont saturées...circuler devient infernal...il faut donc de la patience, beaucoup de patience que la plupart des taximen n’ont pas...certaines destinations sont sacrifiées
Que sont donc ses taxis mabawas? Il s’agit de ces véhicules banalisés...on les reconnaît au A de l’apprenti conducteur et ils klaxonnent pour faire savoir aux usagers qu’ils sont prêt à les emmener...ces taxis clandestins profitent du marché abandonné par les taxis officiels... les taxis mabawas une alternative très sollicité
De jour comme de nuit…
Tous ici cherchent désespérément un taxi, à l’approche tout le monde se précipitent...la nuit tombe chacun est pressé de rentrer à la maison...mais la galère est loin d’être fini...Surtout pour ceux qui vont loin
Les taxis brousses se font rares...durant notre tournage nous assistons à cette scène inédite...après avoir fini son service de transporteur scolaire, le chauffeur se propose d’emmener les personnes en galère de taxi...
Le chauffeur nous dit qu’il il propose ce service gratuitement mais quand on le paye il prend aussi....
Les 660 autorisations de mise en exploitation distribuées par la préfecture ne semblent pas couvrir les besoins de transport en commun de la population...en plus des taxis mabawas, des bus scolaires taxi, un autre phénomène représente un concurrent sérieux pour les taxis officiels...
Les taxis mavaja… ces scooters ne subissent pas les embouteillages..un service rapide et au même tarifs que les taxis...on a choisi de tester
Images accélérées
Le tour de Kaweni en 5 minutes... en voiture, il faut compter 3/4 d’heure. Mais cela reste des moyens de déplacement illégaux, traqués par les autorités. Un petit baume au cœur pour les taxis dont la principale crainte reste le projet caribus de la cadema...la communauté d’agglomération mettra en service en 2023, 4 lignes de bus...une première dans le département mais qui ne rassure pas les artisans taxis.
Selon un sondage réalisé en décembre 2018, 90% des sondés sont favorables à la mise en place du transport en commun interurbain…lorsque 55% des usagers ne sont pas satisfaits des taxis.
Un changement de comportement est-il possible ? Mystère…seule certitude, le taxi tel qu’on le connait aujourd’hui finira par disparaitre…Deux modèles sont en discussion…
Le 1er consiste à passer au taxi individuel, équiper les chauffeurs d’un compteur, ce qui permettrait sans doute au chauffeur d’affronter les embouteillages sans être pénalisés financièrement.
L’autre model prend en compte le contexte de vie chère à Mayotte et souhaite garder ce modèle actuel...un taxi collectif…une véritable institution bien ancrée dans nos mœurs….fondamentale dans le quotidien de la population.