Hausse des déchets, et baisse du tri sélectif

À Mamoudzou une nouvelle brigade de lutte contre l’insalubrité vient de voir le jour.

35 à 1 500 € d’amende

C’est ce que vous risquez maintenant si vous jetez vos ordures n’importe où n’importe comment.
Quatre agents vont désormais sillonner la commune à la recherche de pollueurs. 
Lutter contre la prolifération des décharges sauvages, c’est le combat de toutes les communes de Mayotte. Pourtant les administrés sont les premiers à se plaindre de leur gestion des déchets. 
Bacs insuffisants, ordures non ramassées, des déchets qui traînent, les critiques envers les autorités et des sociétés de ramassage sont toujours les mêmes.
 

A Mamoudzou deux sociétés différentes sont payées pour ce travail

Enzo recyclage ramasse les déchets verts. La Star est chargé de la collecte des ordures ménagères. Elle effectue 5 Rotations par semaine. En zone Sidevam, c’est-à-dire dans tout le reste de l’île, le ramassage est fait par les agents du syndicat.

Avec trois rotations par semaine.
Les déchets récoltés sont ensuite envoyés vers l’un des 4 quais de transfert répartis sur toute l’île. Hamaha en fait partie. Tous les déchets de Mamoudzou transitent là avant d’être envoyés vers Dzoumogné.
Le centre de stockage des déchets non dangereux où sont enfouis chaque année 60 000 tonnes de déchets produits à Mayotte. Un chiffre en augmentation, de 5 à 10% par an.
A cela s’ajoutent les 264 tonnes d’emballages ménagers collectés en 2017 via les trios, ce chiffre lui est en baisse année après année. En effet, les mahorais trient de moins en moins leurs déchets. Cette solution permettait pourtant d’éviter d’entasser les déchets sur l’île. Car les déchets verts qui ont été triés sont transformés en compost ou en bois à brûler. Les plastiques et les canettes sont conditionnés dans des containers avant d’être envoyés en Inde notamment. Mais pour l’instant un mahorais ne trie en moyenne que 3kg de déchets chaque année contre 75 pour un habitant de l’hexagone.
 

Une grande partie de nos poubelles finit dans la nature 

En 2019 près de 33 millions d’euros ont été investis dans la collecte des ordures. Mais en dépit des progrès réalisés en terme d’équipement par exemple, des problèmes matériels viennent souvent perturber la collecte. Les pannes de camion sont fréquentes côté Sidevam. Les problèmes de barges handicapent souvent la collecte en petite terre.
Dans le chef-lieu, les rues étroites et les véhicules des riverains empêchent régulièrement les camions d’accéder aux poubelles. Enfin il arrive que les déchets mélangés et entassés au sol ne soient pas ramassés.

En effet, aucun des prestataires n’est payé pour faire du tri.
Les ordures s’accumulent ainsi pendant plusieurs jours. Emportés par la pluie et le vent, elles vont s’ajouter à tout ce qui descend des bidonvilles pour finir dans les mangroves, sur les plages et dans la mer.