Le passage du cyclone Chido aura eu un mérite : démontrer la résilience du data center de Mamoudzou. Cette infrastructure, inaugurée en 2022, permet de stocker les données informatiques d'organismes du territoire. "La façade a subi des dégâts, mais pas la structure, c'est un bâtiment en béton, un bunker", explique Feyçoil Mouhoussoune, le directeur d'ITH, l'entreprise qui exploite le site.
Trois ans après son inauguration, ce data center abrite une quarantaine d'organismes. "On a des collectivités, des administrations, des entreprises", énumère le directeur. "On a mis l'accent sur les organisations sensibles, mais pour les années à venir le projet est de sensibiliser les TPE et les PME." La structure compte 80 armoires qui abritent entre 1.000 à 2.000 serveurs. "On pense qu'on peut délivrer des services pour tout Mayotte, enfin, selon une demande estimée."
Pas plus d'une heure et demie d'inactivité
"Clairement, il y a un avant et un après Chido", constate Feyçoil Mouhoussoune. "Depuis le cyclone, beaucoup d'entreprises ont conscience de l'intérêt de sécuriser leurs données. Des entreprises sinistrées ont perdu leur serveur ou qui ne sont pas passées loin et ont été sensibilisées." L'infrastructure permet en effet de préserver les serveurs en cas de catastrophe, de coupure électrique, mais aussi d'attaques informatiques en garantissant que des pare-feu sont en place et à jour. "On n'a pas le droit d'être inactifs plus d'une heure et demie par an", précise le directeur.
Il souhaite également répliquer à ce qu'il appelle le "mythe de la surconsommation d'électricité", l'idée que ces data centers sont particulièrement énergivores. "Avec ou sans data center, ces serveurs existent, il y aura toujours du matériel informatique", précise-t-il. "Si on ne les héberge pas dans des endroits conçus pour les refroidir, on va consommer plus d'énergie. En moyenne, nos serveurs consomment deux fois d'énergie que des équipements classiques."