Depuis le début de l’épidémie à Mayotte, l’ARS compte à ce jour 15 personnes guéris du COVID-19, dont les premiers cas confirmés. Dans leurs témoignages, 3 patients reviennent sur leur vécu, ils parlent de "tout" sauf d’une grosse grippe.
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Arrivé le mardi 10 mars à Mayotte, les premiers symptômes sont apparus à Éric* le vendredi 13 mars à midi ; Éric vient juste de rentrer de ses vacances de la Métropole, dans l'Oise précisément, département identifié alors comme foyer de l'épidémie en France. Le 14 mars, il sera officiellement, le premier cas identifié à Mayotte.
Marco* lui n’a pas quitté Mayotte ; il sera contaminé par sa compagne qui elle revenait de voyage, ce qui fera de lui le 3e contaminé de l’île et le premier cas contact.
Moussa* lui sera testé positif au COVID 19 au surlendemain de son retour dans le département, après avoir été alerté par l’ARS de la Réunion, un voyageur assis à côté de lui sur un vol Paris-Saint Denis a été détecté positif au COVID 19. Mais tous aujourd’hui sont guéris** de cette maladie qui inquiète encore toute la population de l’île.
« Je fais partie de la grande famille des guéris. Il faut le rappeler: cette famille est majoritaire » explique d’entrée Éric, qui ajoute que même s’il n’y a pas à ce jour de vaccin contre le COVID-19, l’issu n’est pas toujours fatal. Et ce message doit être entendu et partagé «J’ai d’abord ressenti un grand soulagement, soulagé car l’isolement ne se vit pas de la même façon qu’un simple confinement. Et j'ai aussi eu ce sentiment bizarre de me dire que "c’est chose faite", que je peux maintenant passer à autre chose, me projeter, et ne pas vivre comme beaucoup avec la crainte d’une éventuelle contamination » ; Éric n’a contaminé personne dans son entourage, pas même son épouse « Cela prouve, qu'appliqués au quotidien, les gestes barrières sont, dans un sens, véritablement le seul vaccin de cet ennemi invisible ».
Marco pour sa part a vécu en confinement total, avec sa compagne, durant sa convalescence : « C’est loin de la grosse grippe qu'on veut nous faire croire parfois » dit-il, cela a été très éprouvant, malgré des symptômes considérés comme bénins. « Ma compagne a été épuisée plus vite, mais elle s’est aussi remise plus vite. Moi c’était vraiment deux semaines totalement hors service… mais au moins sans détresse respiratoire ou signe clinique alarmant on a eu de la chance. »
Aujourd’hui guéri, il ne retiendra rien de bien marquant de cette maladie à part la fatigue extrême et invalidante et la perte de goût et d’odorat.
Face au COVID-19, les 3 patients avoueront ne pas avoir eu peur, Moussa admis au CHM quelques jours ajoutera même avec humour « peur ? Non parce que c’était au lendemain de la publication du décret sur l’utilisation de l’hydrochloroquine à l’hôpital et ils me l’ont administré, je l’ai pris sans hésiter ! On a été élevé à la nivaquine ici ! » « On n’a pas peur. On était bien suivis » dira Éric, « Ce qui fait peur ce sont les réactions de certains qui veulent savoir où vivent les malades. On n'a pas besoin de ça quand on doit guérir. »
Il notera aussi avoir perdu la notion du temps, «On compte les jours par la force des choses puisqu'on a un tableau de température à remplir chaque jour matin, midi et soir »
Marco n’a pas été hospitalisé, comme la grande majorité des malades. Il a passé au plus une heure au CHM pour le test ; Confiné à domicile, lui aussi avait perdu la notion du temps « On était sous doliprane pour la fièvre, j’ai eu un antibiotique sur la fin pour la bronchite bactérienne qui s’est rajoutée après le virus ». Mais si 15 patients sont officiellement guéris du COVID-19 à Mayotte, le nombre de cas, 164 ce lundi 6 avril, ne cesse d’augmenter. Ce qui amène Marco, pragmatique, à dire « en toute logique on l'aura quasiment tous un jour ou l’autre »
Et à ce jour, 32 professionnels de santé ont été testés positifs au COVID-19 sur tout le département ; un personnel rudement mis à l’épreuve mais extrêmement professionnel selon ceux qui ont été admis au CHM comme Éric, qui tient à leurs rendre hommage « J’ai eu la chance de ne souffrir d’aucune pathologie et d’avoir été admis à l’hôpital dans un service compétent et non surchargé. Je n’ai donc vécu aucune difficulté. Je remercie toute l’équipe, les soignants, médecins et l’ARS qui font preuve d’un grand dévouement à leur travail. »
*prénoms d’emprunts
** absence de fièvre et d’essoufflement depuis au moins 48h, à partir du 8eme jour de début des symptômes
Moussa* lui sera testé positif au COVID 19 au surlendemain de son retour dans le département, après avoir été alerté par l’ARS de la Réunion, un voyageur assis à côté de lui sur un vol Paris-Saint Denis a été détecté positif au COVID 19. Mais tous aujourd’hui sont guéris** de cette maladie qui inquiète encore toute la population de l’île.
« Je fais partie de la grande famille des guéris. Il faut le rappeler: cette famille est majoritaire » explique d’entrée Éric, qui ajoute que même s’il n’y a pas à ce jour de vaccin contre le COVID-19, l’issu n’est pas toujours fatal. Et ce message doit être entendu et partagé «J’ai d’abord ressenti un grand soulagement, soulagé car l’isolement ne se vit pas de la même façon qu’un simple confinement. Et j'ai aussi eu ce sentiment bizarre de me dire que "c’est chose faite", que je peux maintenant passer à autre chose, me projeter, et ne pas vivre comme beaucoup avec la crainte d’une éventuelle contamination » ; Éric n’a contaminé personne dans son entourage, pas même son épouse « Cela prouve, qu'appliqués au quotidien, les gestes barrières sont, dans un sens, véritablement le seul vaccin de cet ennemi invisible ».
Marco pour sa part a vécu en confinement total, avec sa compagne, durant sa convalescence : « C’est loin de la grosse grippe qu'on veut nous faire croire parfois » dit-il, cela a été très éprouvant, malgré des symptômes considérés comme bénins. « Ma compagne a été épuisée plus vite, mais elle s’est aussi remise plus vite. Moi c’était vraiment deux semaines totalement hors service… mais au moins sans détresse respiratoire ou signe clinique alarmant on a eu de la chance. »
Aujourd’hui guéri, il ne retiendra rien de bien marquant de cette maladie à part la fatigue extrême et invalidante et la perte de goût et d’odorat.
Face au COVID-19, les 3 patients avoueront ne pas avoir eu peur, Moussa admis au CHM quelques jours ajoutera même avec humour « peur ? Non parce que c’était au lendemain de la publication du décret sur l’utilisation de l’hydrochloroquine à l’hôpital et ils me l’ont administré, je l’ai pris sans hésiter ! On a été élevé à la nivaquine ici ! » « On n’a pas peur. On était bien suivis » dira Éric, « Ce qui fait peur ce sont les réactions de certains qui veulent savoir où vivent les malades. On n'a pas besoin de ça quand on doit guérir. »
Il notera aussi avoir perdu la notion du temps, «On compte les jours par la force des choses puisqu'on a un tableau de température à remplir chaque jour matin, midi et soir »
Marco n’a pas été hospitalisé, comme la grande majorité des malades. Il a passé au plus une heure au CHM pour le test ; Confiné à domicile, lui aussi avait perdu la notion du temps « On était sous doliprane pour la fièvre, j’ai eu un antibiotique sur la fin pour la bronchite bactérienne qui s’est rajoutée après le virus ». Mais si 15 patients sont officiellement guéris du COVID-19 à Mayotte, le nombre de cas, 164 ce lundi 6 avril, ne cesse d’augmenter. Ce qui amène Marco, pragmatique, à dire « en toute logique on l'aura quasiment tous un jour ou l’autre »
Et à ce jour, 32 professionnels de santé ont été testés positifs au COVID-19 sur tout le département ; un personnel rudement mis à l’épreuve mais extrêmement professionnel selon ceux qui ont été admis au CHM comme Éric, qui tient à leurs rendre hommage « J’ai eu la chance de ne souffrir d’aucune pathologie et d’avoir été admis à l’hôpital dans un service compétent et non surchargé. Je n’ai donc vécu aucune difficulté. Je remercie toute l’équipe, les soignants, médecins et l’ARS qui font preuve d’un grand dévouement à leur travail. »
*prénoms d’emprunts
** absence de fièvre et d’essoufflement depuis au moins 48h, à partir du 8eme jour de début des symptômes