Immigration : la Jungle ou la Brousse ?

Le plus grand bidonville de France vient d’être démantelé. Les pelleteuses ont rasé  le camp et les occupants  ont été répartis dans différentes communes du pays. Pourquoi une telle politique n’est pas applicable à Mayotte ?
La semaine dernière, le gouvernement de France a vidé la «  jungle ». Les français entendaient par « jungle », un terrain vierge dans les Hauts de France, à Calais où des migrants s’étaient installés en attendant de pouvoir traverser la manche pour rejoindre le Royaume Uni.
Bien évidement que ces voyageurs étaient dans l’illégalité la plus totale et  accessoirement, dans le dénuement. Car ils s'étaient transformés en immigrants clandestins et squatters, avec le temps.
Or la France a une tradition ancestrale : elle a toujours offert le gîte et le couvert aux voyageurs de passage et les français ont toujours accueilli ceux qui sont persécutés chez eux. Sans compter que le pays de France a aussi signé des traités et des conventions qui protègent les refugiés et tous les enfants du monde. C’est ainsi que notre pays est grand !
Et, Mayotte, département français, est soumise à ces contraintes et à ces obligations règlementaires et morales. L’île accueille depuis des années des immigrants clandestins. Il est vrai qu’ils ne vivent pas dans une jungle, non. Ils se sont installés en périphérie des zones urbaines et périurbaines, et surtout en brousse.  Des zones, quelquefois, de non-droit où règnerait, cependant, la loi de la jungle. C’est peut-être pour cela que le gouvernement ne fait pas l’amalgame entre les clandestins de Mayotte et les migrants de Calais. La Brousse n’est pas la Jungle !
Et puis, quand un village de la France profonde voit arriver des bus avec des migrants clandestins à bord, soit le maire les accueille avec son écharpe bleu blanc rouge (une,  soit la population qui brandit des pancartes et exige un référendum.De beaux jours s’annoncent pour Marine Le Pen. 
Mayotte doit donc être le village gaulois qui résiste à ces tentations nationalistes mesquines. Ce morceau de France doit sauver l’honneur du pays en préservant ce qui a fait sa grandeur. Et puis, quel peuple de France s’est soulevé pour crier son amour à la patri, à part les mahorais qui ont voulu et qui sont « français pour être libres ».
Et quand une petite voix autochtone ose une dernière tentative de contestation, une demande d'explication, une doléance sur ce traitement particulier mis en place à Mayotte, une voix magestieuse, faute d’être ouvertement officielle assène une vérité que personne n’ose vérifier, allez savoir pourquoi :  
« Mais la plupart de ces immigrés, ne sont-ils pas vos frères musulmans ? »