Immigration, sécurité, loi Mayotte : l'entretien de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, à Mayotte la 1ère

Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer, à la Case Rocher
Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer, a accordé un entretien à Mayotte la 1ère. Immigration, sécurité, loi Mayotte, l'occasion de revenir sur les temps forts de ses deux jours de visite à Mayotte.

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est revenue dans un entretien pour Mayotte la 1ère sur les temps forts de sa visite, comme l'organisation de la deuxième opération Wuambushu. "C’est une opération de police, de gendarmerie avec un soutien militaire qui va opérer sur plusieurs objectifs : la lutte contre la criminalité et la délinquance en s’attaquant aux chefs de bande, aux décasage et aux étrangers en situation irrégulière", précise la ministre

"Il y a un travail très fin qui a été effectué pour collecter des informations et faire en sorte que des quartiers soient précisément ciblés car ils abritent des trafics, des délinquants. Dans ces quartiers l’ordre républicain doit être rétabli", poursuit Marie Guévenoux qui a assisté à une réunion de travail sur la question. "On m'a présenté un plan avec des quartiers ciblés, avec des dates fixées sur plusieurs semaines."

INTERVIEW EXCLUSIVE - Marie Guévenoux répond aux questions de Yasmine Djaffar pour Mayotte la 1ère dans le 19h00

"Il y aura des moyens supplémentaires aériens, maritimes et terrestres. Aucun effectif de police ou de gendarmerie ne manquera pour mener ces opérations", ajoute-t-elle, sans plus de précision sur ces moyens. Rappelant que 77 interpellations ont été réalisées depuis la prise de fonction du préfet, la ministre explique que des habitants lui ont fait part d'un sentiment d'accalmie, "lié au travail des forces de l'ordre, ce qui prouve que Wuambushu, c'est tous les jours." Face au risque de voir à nouveau les Comores refuser le retour de ses ressortissants, la ministre se dit confiante : "nous mettons tout en oeuvre pour avoir une relation apaisée mais exigeante avec les Comores, on est à ce stade satisfait."

Diminuer de 85% les titres de séjour délivrés

Questionnée sur les appels d'élus réunionnais "à ne pas importer la violence de Mayotte à la Réunion", la ministre les invite à "aider Mayotte et aider la Réunion en votant les deux projets de loi qui seront présentés le 22 mai en conseil des ministres." L'un, constitutionnel, portera sur l'abrogation du droit du sol, l'autre, le projet de loi Mayotte, "prévoit des mesures de sécurité et d'immigration avec comme objectif de réduire de 85% l'édition de titres de séjour délivrés annuellement à Mayotte."

"On travaille à faire des réunions de concertation avec les élus, avec les acteurs économiques, pour travailler sur quatre axes : la sécurité, l'immigration, le développement économique et social et l'évolution institutionnelle", détaille Marie Guévenoux. Concernant la suppression du droit du sol,  "aujourd'hui, on dit clairement aux élus que ce sera un débat difficile. Nous travaillons en ce moment sur la rédaction de ces textes en concertation avec les élus, c'est un travail d'équipe. C’est comme ça qu’on réussira à convaincre des députés de l’Hexagone qui sont parfois loin des préoccupations de Mayotte."

Le camp du stade de Cavani

La ministre, qui s'est rendue au stade de Cavani, en a profité pour déclarer que "le travail a été fait" pour le démantèlement du camp de migrants. 550 personnes ont été orientées dans l'Hexagone. "Il y a un certain nombre d'étrangers qui vont être expulsés dans leur pays d'origine et d'autres situations résiduelles, qui vont être traitées pour être réorientées soit dans leur pays d'origine, soit dans la protection internationale, soit dans des logements pour ceux qui sont en attente d'examen de leur situation", détaille-t-elle. 

Si pour le moment aucun voyage présidentiel n'est prévu à Mayotte, la ministre déléguée aux Outre-mer a indiqué qu'Emmanuel Macron projette de rencontrer les élus mahorais prochainement "car il est attaché à la cause de Mayotte."