Incendie : les pompiers sur le pied de guerre

Tas de mauvaises herbes brûlés, départ de plusieurs feux de forêt entre Mnyambani et Mtsamudu
Dans un contexte social déjà "embrasé ", les départs de feu se multiplient , notamment au sud de l'île. Ces derniers étant majoritairement causés par des agriculteurs pratiquant la culture sur brûlis.

Il est midi. Nous nous enfonçons dans la forêt de Bambo est avec le Lieutenant Karim Chérif, du SDIS 976. Il tient à nous montrer les conséquences d'un feu de forêt maîtrisé hier, déclenché aux abords de la route. Quand tout à coup, un coup de fil retentit : Un départ de feu est signalé entre Mgnambani et Mtsamudu. 

" Ramenez moi une équipe " réagit rapidement le lieutenant en mobilisant un véhicule d'intervention en provenance de Chirongui. 

10 minutes plus tard, les soldats du feu commencent par les extrémités de l'incendie jusqu'à le neutraliser 45 minutes plus tard. 

Les pompiers de Chirongui remplissant des seaux-pompes pour intervenir


Ce spectacle de désolation, Karim Chérif le connaît bien. 

Malheureusement, ce genre d'incidents est monnaie courante surtout à cette période de l'année où certains agriculteurs provoquent des feux pour se débarrasser des mauvaises herbes. Lorsqu'ils ne contrôlent plus le feu ils prennent la fuite et ça se propage

Une des difficultés principales rencontrées pour l'extinction des feux concerne les matériaux qui ne sont pas adaptés aux espaces concernés. En effet, le camion est souvent laissé à 1 km de la zone d'intervention. Des seaux-pompes dorsaux, contenant 20 litres d'eau sont utilisés pour canaliser les flammes et les éteindre petit à petit. Ce fût le cas aujourd'hui. 

Départ de feu

Les conséquences sur la faune et la flore du département sont désastreuses :
" Certaines espèces d'oiseaux disparaissent. Leurs habitats naturels sont consumés par le feu notamment. Aussi, lorsqu'il pleut, les cendres peuvent être emmenés jusqu'à la mer par la pluie, causant une pollution non négligeable " selon le lieutenant Karim Chérif

L'interdiction des feux de forêt n'est pas respecté
Le soldat du feu nous montre un espace remplit de terre morte, "padza" comme on les appelle localement. C'est la conséquence d'une interdiction non respectée, un espace où plus rien ne peut pousser désormais. 

Si nos pompiers ont réussi à maîtriser le feu, ils sont conscients qu'ils seront mobilisés sous peu. Aujourd'hui , environ 800m2 ont été ravagées par les flammes.