"Les patients sont contents de voir un médecin, même si cela se fait par écran interposé. Aujourd'hui nous en sommes au 4e patient et pour celui-ci, il était urgent de faire la consultation, sinon on aurait eu une catastrophe."
Mais, si la téléconsultation est une réponse à l’impossibilité de se déplacer pour les malades, elle est l’exception. Les infirmiers libéraux et professionnels de santé doivent voir physiquement les malades. Et les infirmiers manquent cruellement de gants et de masques pour se protéger. Saïndou Allaoui, président du SNIL Mayotte, le Syndicat national des infirmiers libéraux.
"Je crains de m'exposer et d'exposer mes patients au coronavirus. Aujourd'hui, pour se protéger, chacun se débrouille à sa façon. On s'organise pour avoir un peu de masques, un peu de gants. C'est le minimum pour se protéger en attendant de vraies mesures de l'Etat. Tout le monde a peur, on n'est pas équipés, on n'a pas les moyens nécessaires. Les adhérents du syndicat m'appellent tous les jours pour me demander quand est-ce que l'on recevra le matériel de protection."
Et le comportement de l’entourage des malades n’arrange pas les choses.
"Les patients comprennent les mesures à adopter car nous sommes tout le temps avec eux, leur apprendre l'hygiène, c'est notre rôle, on le fait tous les jours. Le gros souci, c'est l'entourage du patient.Tout le monde traîne partout, personne ne respecte rien. Un enfant part jouer dehors. Avec qui ? Je ne sais pas ! Il touche maman, il touche papa et la maladie, ça se transmet comme ça!"
Saïndou Allaoui continuera tout de même de soigner. Mais il prie les autorités d’approvisionner les professionnels de santé en matériel de façon urgente. Et il demande à tous les Mahorais de respecter le confinement pour éviter la propagation de la maladie.