Dans les rues commerçantes, notamment à Dubaï (Majicavo), les magasins ne désemplissent pas. Pour Sakina, habitante de Labattoir, cette année est particulière. "C’est la première fois que je fête l’Aïd à Mayotte en tant que femme, dans ma propre maison. Je veux tout embellir, mon fils, moi-même et mon intérieur."
Comme beaucoup d'habitants, elle n’hésite pas à se rendre à Dubaï, un lieu prisé pour faire de bonnes affaires. "Les prix en Petite-Terre sont exorbitants, ici on trouve tout ce dont on a besoin", ajoute-t-elle.
Si certains clients gèrent leur budget avec précision, d’autres se laissent porter par l’ambiance. "Moi, je n’ai pas de budget alloué pour l’Aïd, je prends ce qui me plaît et je compte après", confie Sakina. À l’inverse, son amie a déjà tout planifié. "J’ai un budget de 500 euros pour mes achats aujourd’hui, ça peut être un peu plus ou un peu moins, mais c’est une prévision."
Pour les commerçants, cette période est cruciale. "Depuis le début des soldes, les clients viennent acheter des décorations, des rideaux, des assiettes, des fleurs… tout ce qui est nécessaire pour le Ramadan et l’Aïd", explique une vendeuse. Les négociations vont bon train, mais les clients finissent souvent par craquer. "J’espère que d’ici l’Aïd, j’arriverai à faire un bon chiffre d’affaires", ajoute-t-elle.
Mais dans certaines zones de l’île, l’offre est plus restreinte, ce qui pousse de nombreuses familles à parcourir plusieurs kilomètres pour faire leurs emplettes. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Une mère de famille, venue avec son fils, préfère rester près de chez elle. "Entre les embouteillages, la chaleur, la route et les enfants, je ne suis pas prête à aller jusqu’à Majicavo. Je me contente de cette zone et jusqu’à Sada ou Chiconi, et il y a de belles choses."
Mais peu importe la distance ou le budget, l'Aïd el-Fitr se prépare doucement, partout sur l'île. Toutes les familles ont à coeur d'accueillir cette journée importante, l'occasion pour chacun de montrer sa plus belle tenue.