Le préfet Jean-François Colombet était l’invité de Zakweli ce lundi. Il est revenu sur les violents incidents de ces derniers jours dans les secteurs de Passamainty et Doujani
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Le préfet salue l’action des forces de l’ordre, « si la police n’avait pas été fortement présente, il y aurait eu probablement plusieurs morts ». A ce propos, le représentant du gouvernement met en garde contre la circulation de fausses nouvelles à travers les réseaux sociaux, et insiste : «il n’y a pas eu de morts lors de ces événements, ne croyez pas les rumeurs alarmistes qui circulent ».Nous avons affaire à des voyous qui veulent conquérir des territoires, ils s’affrontent à d’autres voyous. Ils instrumentalisent les enfants. C’est une lutte entre bandits, de la criminalité pure.
Le préfet insiste sur l’action de l’Etat et le renforcement des effectifs de police, « nous aurons 40 à 45 effectifs supplémentaires. L’objectif des forces de l’ordre est d’occuper le terrain, être plus visibles, présentes ». Il appelle également à un plus grand partenariat avec les équipes municipales, comme cela a été le cas ce week-end à Mamoudzou.
« Deux blocs : celui qui travaille et l’autre qui s’enfonce »
Jean-François Colombet est revenu sur le lien entre immigration et délinquance. Il a réitéré ce qu’il a avait dit au mois d’août dernier : « il y a un lien entre l’arrêt des éloignements et le développement de la délinquance. On a assisté à une poussée de fièvre. Environ 15 000 personnes sont entrées clandestinement sur le territoire ; la majorité paisiblement pour y travailler, et une minorité pour semer le désordre ».
Selon le préfet, le problème est ancien :
« Le problème des mineurs, c’est le travail de toute une chaine, si un maillon lâche, c’est toute la chaîne qui est affaiblie ». Le préfet estime que les prochaines assises de la sécurité (les 9 et 10 novembre) seront l’occasion pour tous de confronter des idées de solutions. Mais « méfions nous des solutions trop simples, car c’est un problème infiniment complexe », conclut-il.Il y a deux Mayotte ; celui qui travaille, veut éduquer ses enfants, et l’autre qui s’enfonce et ne voit pas comment se réinsérer. Ce bloc freine le développement.
Le préfet de Mayotte, Jean François Colombet invité de Zakweli