Le 8 mars 2019, journée internationale des femmes, nous avons choisi de mettre en lumière des entrepreneures de Mayotte dans le domaine du Fashion.
Nous débutons cette série avec Darline Darouèche, gérante de Maydressing, une boutique de prêt-à-porter féminin à Labattoir en Petite-Terre.
Nous débutons cette série avec Darline Darouèche, gérante de Maydressing, une boutique de prêt-à-porter féminin à Labattoir en Petite-Terre.
Darline Darouèche commence par expliquer à Emmanuel Tusevo Diasamvu l’origine et l’originalité de son projet :
"Cette boutique est née d'un concept qui a germé dans mon esprit, qui a mûri pendant un moment, le concept de showroom privé.
L'idée, c'est de pouvoir accueillir des femmes. Elles peuvent venir entre elles, entre sœurs, en famille. Elles peuvent venir avec les enfants, avec le mari, en couple ou entre amies. L'idée, c'est d’avoir un moment qui leur est consacré, un moment pendant lequel elles peuvent choisir les nouveautés. On est vraiment dans un concept personnalisé où on va proposer des choses, on prend le temps dans un endroit vraiment cocooning."
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Pourquoi êtes- vous passionnée par le fashion ?
Darline Darouèche : J' ai vécu ma première expérience professionnelle dans la mode et le luxe puisque j’ai travaillé à Paris dans le domaine du prêt à porter haute gamme. J'ai beaucoup travaillé pour des maisons de couture : Rochas, Balenciaga, Gucci. C'était vraiment mon domaine d’activité. J'ai toujours été attirée par la mode, le luxe. Le prêt- à- porter a toujours fait partie de moi, de mon ADN en fait.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Est-ce que vous estimez qu’il y avait à Mayotte une certaine attente de ce concept de vente privée ?
Darline Darouèche : Peut- être que les clients n’avaient pas à l’esprit ce concept de showroom privé mais le fait de l’avoir proposé, de l’avoir essayé avec des amies au départ, avec mon réseau, ça s'est mis, petit à petit, en place. Au final, les clientes, par le bouche à oreille, en ont entendu parler avant même de l'ouverture du magasin. J’ai fait beaucoup de showroom privés, je recevais des amies et des amies d’amies qui venaient à la maison,
je les recevais vraiment de façon personnalisée, on avait un moment ensemble, on était vraiment entre femmes, il y en a qui viennent maintenant en couple puisque le showroom s'y prête, c'était donc une attente qui n’était pas proprement exprimée, qui était latente mais qui a pu se matérialiser aujourd'hui, qui a pris racine et qui marche très bien.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Si vous devez faire une typologie de votre clientèle, quelles sont ces femmes qui viennent chez Maydressing ?
Darouèche Darline : Aujourd’hui, beaucoup de femmes actives viennent au showroom, j'ai aussi des étudiantes puisque j’ai une gamme tarifaire qui permet de toucher toutes les femmes de tout âge avec une proposition en terme de gamme qui va du casual, du quotidien, tous les jours, au sportif mais aussi au très chic, voire sophistiqué, en passant par le rock, le rétro. On trouve chez Maydressing différents courants de la mode qui permettent de toucher toutes les femmes. Ce qui plaît, je pense, aux personnes qui viennent chez Maydressing, c'est qu'elles peuvent trouver de tout et avec les conseils, on peut les amener à essayer d' autres styles? Ca leur plaît parce qu' elles ont l'impression qu' elles sont mises en valeur, elles sont écoutées et on les conseille. C'est quelque chose qu' elles ne trouvaient pas avant. Avec cet environnement aussi et j’insiste là-dessus, qui reste très cocooning, on est ensemble, on est dans un endroit calme où on peut prendre son temps et se sentir bien aussi.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Vous n’êtes pas obligée de me dévoiler ça mais quel est votre secret pour attirer la clientèle ?
Darouèche Darline : Le secret, c'est aussi, je pense, d'abord l’accueil. Les femmes m’ont toujours vue aimer la mode et avec celles qui viennent par le bouche à oreille, on parle et elles trouvent aussi des très bons produits chez Maydressing avec une fourchette de prix intéressante. Elles trouvent aussi des nouveautés quasi tout le temps et ça leur plaît.
Dans le concept de Maydressing, nous avons des éditions limitées. Nous tenons à ce que la clientèle se sente unique. On ne va pas trouver le même produit à une grande quantité, à grande échelle. On a des éditions limitées, des modèles uniques, ça va être 2 ou 3 pièces maximum sur certains modèles. Dans les robes du soir, on va avoir une pièce unique et ça leur plaît beaucoup de se sentir unique et d'avoir l’impression qu’il n'y a que elles qui ont ce modèle-là et ça c'est quelque chose qui était très recherchée sur Mayotte. On est dans un petit territoire, tout le monde se connaît, en tant que femme, on aime se sentir unique et valorisée. Ca leur plaît beaucoup.
Découvrez les conseils de Darline pour marier les goûts et les couleurs :
Emmanuel Tusevo Diasamvu : On sait qu'une des grandes difficultés dans le business à Mayotte, c’est l'approvisionnement en produits. Comment vous débrouillez- vous, comment vous vous en sortez pour l’approvisionnement en marchandises?
Darline Darouèche : Ce n’est pas évident parce qu'il y a un coût. Il y a forcément le coût aérien, le coût douanier, tout ça nous rajoute à minima avec les taxes, on est à plus de 30, voire 40 % de taxes.
Quand on a tissé des réseaux avec certains fournisseurs, on arrive à travailler à distance avec les outils technologiques d’aujourd’hui que nous utilisons nous - mêmes avec nos clientes, WhatsApp pour exposer des modèles, Messenger... On travaille beaucoup avec ça mais moi, j'ai besoin, en général tous les 1 mois et demie, 2 mois, de partir pour aller toucher les matières, voir les tendances parce que c'est important si on veut rester à la pointe dans ce domaine, de pouvoir toujours être au fait des nouveautés et ça nécessite qu' on se déplace, qu'on soit sur place, qu'on puisse ainsi avoir cette interaction avec les tissus, les toucher... Il ne faut pas se leurrer, la mode, c'est dans les grandes capitales : Paris, Londres, et d'autres capitales,Rome... Il faut être dans ces endroits là pour sentir le vent de la mode et du Fashion.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Pour terminer cet entretien, je voudrais souligner qu’au départ, avec ma collègue Marie Sawiat, nous nous sommes dit que pour ce reportage sur le 8 mars, journée de la femme, on va positiver et identifier le 8 mars à travers les femmes qui foncent, les femmes qui entreprennent. En quoi pouvez- vous estimer que le Fashion peut aussi être valorisé durant la journée du 8 mars durant laquelle on parle, en général, des malheurs des femmes ?
Darline Daroueche : Je pense que le 8 mars doit exister. La journée de la femme, c’est tous les jours. Nous ici, nous conseillons les femmes pour qu’elles soient belles et fortes, qu’elles soient élégantes parce que quand on est bien habillée et élégante, on se sent bien dans sa peau, on est une femme forte, on projette une image de femme assurée qui s’assume.
Je pense que, comme dit une chanson qui passe en ce moment, chanson de Djadju pour ne pas le citer, les lionnes, elles, font face à tout et c’est au quotidien. Quand les femmes viennent chez Maydressing, qu’on les a habillées et valorisées, qu’on a mis en valeur leur potentiel, leurs formes, leurs courbes et qu’elles se sentent assurées, elles retrouvent la confiance en elles, elles sortent armées pour le quotidien.
"Cette boutique est née d'un concept qui a germé dans mon esprit, qui a mûri pendant un moment, le concept de showroom privé.
L'idée, c'est de pouvoir accueillir des femmes. Elles peuvent venir entre elles, entre sœurs, en famille. Elles peuvent venir avec les enfants, avec le mari, en couple ou entre amies. L'idée, c'est d’avoir un moment qui leur est consacré, un moment pendant lequel elles peuvent choisir les nouveautés. On est vraiment dans un concept personnalisé où on va proposer des choses, on prend le temps dans un endroit vraiment cocooning."
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Pourquoi êtes- vous passionnée par le fashion ?
Darline Darouèche : J' ai vécu ma première expérience professionnelle dans la mode et le luxe puisque j’ai travaillé à Paris dans le domaine du prêt à porter haute gamme. J'ai beaucoup travaillé pour des maisons de couture : Rochas, Balenciaga, Gucci. C'était vraiment mon domaine d’activité. J'ai toujours été attirée par la mode, le luxe. Le prêt- à- porter a toujours fait partie de moi, de mon ADN en fait.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Est-ce que vous estimez qu’il y avait à Mayotte une certaine attente de ce concept de vente privée ?
Darline Darouèche : Peut- être que les clients n’avaient pas à l’esprit ce concept de showroom privé mais le fait de l’avoir proposé, de l’avoir essayé avec des amies au départ, avec mon réseau, ça s'est mis, petit à petit, en place. Au final, les clientes, par le bouche à oreille, en ont entendu parler avant même de l'ouverture du magasin. J’ai fait beaucoup de showroom privés, je recevais des amies et des amies d’amies qui venaient à la maison,
je les recevais vraiment de façon personnalisée, on avait un moment ensemble, on était vraiment entre femmes, il y en a qui viennent maintenant en couple puisque le showroom s'y prête, c'était donc une attente qui n’était pas proprement exprimée, qui était latente mais qui a pu se matérialiser aujourd'hui, qui a pris racine et qui marche très bien.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Si vous devez faire une typologie de votre clientèle, quelles sont ces femmes qui viennent chez Maydressing ?
Darouèche Darline : Aujourd’hui, beaucoup de femmes actives viennent au showroom, j'ai aussi des étudiantes puisque j’ai une gamme tarifaire qui permet de toucher toutes les femmes de tout âge avec une proposition en terme de gamme qui va du casual, du quotidien, tous les jours, au sportif mais aussi au très chic, voire sophistiqué, en passant par le rock, le rétro. On trouve chez Maydressing différents courants de la mode qui permettent de toucher toutes les femmes. Ce qui plaît, je pense, aux personnes qui viennent chez Maydressing, c'est qu'elles peuvent trouver de tout et avec les conseils, on peut les amener à essayer d' autres styles? Ca leur plaît parce qu' elles ont l'impression qu' elles sont mises en valeur, elles sont écoutées et on les conseille. C'est quelque chose qu' elles ne trouvaient pas avant. Avec cet environnement aussi et j’insiste là-dessus, qui reste très cocooning, on est ensemble, on est dans un endroit calme où on peut prendre son temps et se sentir bien aussi.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Vous n’êtes pas obligée de me dévoiler ça mais quel est votre secret pour attirer la clientèle ?
Darouèche Darline : Le secret, c'est aussi, je pense, d'abord l’accueil. Les femmes m’ont toujours vue aimer la mode et avec celles qui viennent par le bouche à oreille, on parle et elles trouvent aussi des très bons produits chez Maydressing avec une fourchette de prix intéressante. Elles trouvent aussi des nouveautés quasi tout le temps et ça leur plaît.
Dans le concept de Maydressing, nous avons des éditions limitées. Nous tenons à ce que la clientèle se sente unique. On ne va pas trouver le même produit à une grande quantité, à grande échelle. On a des éditions limitées, des modèles uniques, ça va être 2 ou 3 pièces maximum sur certains modèles. Dans les robes du soir, on va avoir une pièce unique et ça leur plaît beaucoup de se sentir unique et d'avoir l’impression qu’il n'y a que elles qui ont ce modèle-là et ça c'est quelque chose qui était très recherchée sur Mayotte. On est dans un petit territoire, tout le monde se connaît, en tant que femme, on aime se sentir unique et valorisée. Ca leur plaît beaucoup.
Découvrez les conseils de Darline pour marier les goûts et les couleurs :
Emmanuel Tusevo Diasamvu : On sait qu'une des grandes difficultés dans le business à Mayotte, c’est l'approvisionnement en produits. Comment vous débrouillez- vous, comment vous vous en sortez pour l’approvisionnement en marchandises?
Darline Darouèche : Ce n’est pas évident parce qu'il y a un coût. Il y a forcément le coût aérien, le coût douanier, tout ça nous rajoute à minima avec les taxes, on est à plus de 30, voire 40 % de taxes.
Quand on a tissé des réseaux avec certains fournisseurs, on arrive à travailler à distance avec les outils technologiques d’aujourd’hui que nous utilisons nous - mêmes avec nos clientes, WhatsApp pour exposer des modèles, Messenger... On travaille beaucoup avec ça mais moi, j'ai besoin, en général tous les 1 mois et demie, 2 mois, de partir pour aller toucher les matières, voir les tendances parce que c'est important si on veut rester à la pointe dans ce domaine, de pouvoir toujours être au fait des nouveautés et ça nécessite qu' on se déplace, qu'on soit sur place, qu'on puisse ainsi avoir cette interaction avec les tissus, les toucher... Il ne faut pas se leurrer, la mode, c'est dans les grandes capitales : Paris, Londres, et d'autres capitales,Rome... Il faut être dans ces endroits là pour sentir le vent de la mode et du Fashion.
Emmanuel Tusevo Diasamvu : Pour terminer cet entretien, je voudrais souligner qu’au départ, avec ma collègue Marie Sawiat, nous nous sommes dit que pour ce reportage sur le 8 mars, journée de la femme, on va positiver et identifier le 8 mars à travers les femmes qui foncent, les femmes qui entreprennent. En quoi pouvez- vous estimer que le Fashion peut aussi être valorisé durant la journée du 8 mars durant laquelle on parle, en général, des malheurs des femmes ?
Darline Daroueche : Je pense que le 8 mars doit exister. La journée de la femme, c’est tous les jours. Nous ici, nous conseillons les femmes pour qu’elles soient belles et fortes, qu’elles soient élégantes parce que quand on est bien habillée et élégante, on se sent bien dans sa peau, on est une femme forte, on projette une image de femme assurée qui s’assume.
Je pense que, comme dit une chanson qui passe en ce moment, chanson de Djadju pour ne pas le citer, les lionnes, elles, font face à tout et c’est au quotidien. Quand les femmes viennent chez Maydressing, qu’on les a habillées et valorisées, qu’on a mis en valeur leur potentiel, leurs formes, leurs courbes et qu’elles se sentent assurées, elles retrouvent la confiance en elles, elles sortent armées pour le quotidien.
Une femme qui se sent belle, c’est une femme qui va projeter une image hyper positive d’elle. Ça, c’est vraiment important et je pense que le 8 mars, c’est tous les jours. En passant chez Maydressing, on célèbre quelque part le 8 mars tous les jours.
( Darline Darouèche)
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Darline Darouèche : La passion du Fashion
Reportage : Emmanuel Tusevo Diasamvu et Marie Sawiat.