Au port de Longoni, le climat social est agité depuis de nombreuses années. Et le tribunal du travail vient de sanctionner le gestionnaire du port Mayotte Channel Gateway (MCG) pour des salaires et primes non payés à ses salariés. Une décision qui peut être contestée en appel.
Le combat en valait la peine. C'est ce que pensent aujourd'hui les 24 salariés de la MCG qui ont poursuivi leur entreprise il y a 4 ans maintenant. Après une grève de 9 mois pour le paiement de primes et salaires, ils ont réclamé et obtenu leur dû.
C'est une bouffée d'air pour le mouvement syndical à Mayotte. Une entreprise quelle qu'elle soit ne peut pas faire ce qu'elle veut. J'encourage tous ceux victimes de discrimination dans les entreprises à faire valoir leurs droits.
Tout commence en 2013. A cette date, la gestion du port de Longoni passe de la Chambre de commerce et d'industrie à Mayotte Channel Gateway (MCG), une société créée par la femme d'affaires et patronne du groupe SNIE Ida Nel. La délégation de service public (DSP) précise que les salariés doivent être repris par le nouveau délégataire. Chose qui a été faite. Cependant, les salariés voulaient conserver leurs acquis sociaux et notamment la convention collective nationale unifiée des ports et manutention alors que la direction voulait en discuter les termes.
Considérant que cette convention collective ne s'appliquait pas à ses salariés, elle ne les a donc pas rémunérés.
Des salaires à payer à cause de manquements de MCG
Pour obtenir ses avantages, les salariés de MCG se sont mis en grève pendant 9 mois. Certains ont été licenciés, d'autres condamnés pour avoir bloquer le port. Mais en tout état de cause, le tribunal du travail a considéré que la convention collective est applicable, les activités de MCG entrant dans le champ d'application de cette convention.
Par ailleurs, MCG n'a pas envoyé de contrat de travail à ses salariés clarifiant les avantages acquis auxquels ils ont droit. Enfin, le tribunal a estimé que le non-paiement de la période de grève des salariés était illégal, puisque ceux-ci protestaient contre un manquement de leur employeur. C'est pourquoi, le tribunal a ordonné le paiement de ces 9 mois de grève, ce qui explique les sommes conséquentes que MCG doit payer à ses salariés, soit au total près de 600 000 euros.
Mais rien n'est fini, puisque MCG peut faire appel de cette décision. Si le litige continue, ce sera encore une péripétie de plus au port de Longoni.