TANZANIE
C’est la grande question en Tanzanie : où est passé le président John Magufuli ? On le dit malade du Covid. On ne le voit plus en public depuis 10 jours. Une question qui fait peur dans le pays… car il est interdit de la poser !
Les autorités tanzaniennes ont clairement averti les journaux : qu’ils ne s’avisent pas d’évoquer la mystérieuse disparition du Président de la République… Le sujet est interdit, c’est pourquoi on ne trouve rien dans la presse nationale ; mais des langues commencent à se délier à l’extérieur du pays pour dire que le président est gravement malade du Covid. L’opposant Tundu Lissu, parti en exil a annoncé à la BBC que John Magufuli est dans un état sérieux, hospitalisé à Nairobi, il serait même question de l’évacuer en Inde. Info ou intox ? La presse kenyane en parle mais le gouvernement kenyan refuse de confirmer. Une source proche du pouvoir à Dar es Salaam suggère que John Magufuli serait parti à Nairobi uniquement pour faire vérifier son pacemaker. Si ce n’est que ça, c’est un peu long comme absence. Chacun a remarqué que le président Tanzanien, qui a dit que le Covid n’existait pas, n’a jamais voulu porter de masque et a multiplié les rencontres, les poignées de main, les bains de foule. Il ne supportait même pas qu’on l’approche avec un masque. Ces derniers temps, le gouvernement tanzanien avait infléchi sa position en reconnaissant du bout des lèvres l’existence de l’épidémie. Tout le pays retient son souffle dans l’attente de nouvelles du président Magufuli.
LA REUNION
La Chambre de Commerce de la Réunion tire la sonnette d’alarme : les « motifs impérieux » vont faire grimper les prix, car le fret est de plus en plus cher
Du fait de l’obligation des « motifs impérieux » pour prendre l’avion, il y a moins de passagers. Moins de passagers, moins de vols. Moins de vols, moins de fret. Comme tout ce qui est rare est cher, le fret aérien de plus en plus rare devient de plus en plus cher, et cela se répercutera sur le consommateur. Selon l’enquête de la Chambre de Commerce, les importateurs réunionnais paient le transport de 25 à 50% plus cher que d’habitude entre l’Europe et la Réunion. Pour les produits venant d’Asie, c’est pire : jusqu’à 200% d’augmentation. « Les entreprises sont à bout de souffle, elles ne vont pas tenir longtemps » avertit Ibrahim Patel, le président de la chambre. La CCI de la Réunion réclame un coup de pouce financier à l’Etat. A Mayotte, le problème se pose dans les mêmes termes puisque tout est importé.
MAURICE
Les mauriciens redécouvrent les règles contraignantes du confinement, surtout quand ils vont faire leurs courses
Les supermarchés mauriciens ont ouvert leurs portes hier dans les mêmes conditions que lors du premier confinement l’année dernière. Un seul membre d’une famille a le droit d’aller au magasin par ordre alphabétique et seulement deux fois par semaine. Il faut montrer une pièce d’identité. Une fois à l’intérieur avec son chariot, il n’est pas question de traînasser pour choisir ses achats. Le maximum de temps autorisé est de trente minutes. Le parcours est fléché de l’entrée jusqu’à la caisse et il n’est pas possible de faire demi-tour. Il vaut mieux donc avoir une liste et ne rien oublier, sinon il faudra attendre trois jours. Un confinement encore plus strict est appliqué aux Plaines -Wilhelms, sur les hauteurs. Ce district comprend Quatre Bornes, Vacoa, c’est la zone la plus peuplée de l’île et on y craint une flambée épidémique.
MADAGASCAR
Un salon du tourisme se tient actuellement à Antananarivo. L’événement était prévu de longue date, les organisateurs n’ont pas voulu l’annuler
Il va sans dire que les professionnels du secteur font grise mine. Deux chiffres parlent d’eux-mêmes : 384 000 visiteurs en 2019, 68 000 en 2020. Les premiers clients, les français, sont totalement absents. L’objectif du salon est de viser la clientèle locale, mais elle est très maigre. Les quelques 300 hôtels de la grande-île ont beau casser les prix, ils restent vides. Le salon permet toutefois de découvrir les produits les plus originaux des organisateurs de séjours, comme ces croisières sur le canal des Pangalanes ou à Nosy-Bé sur un vieux bateau qui ravira les nostalgiques des années soixante, des séjours tout aussi nostalgiques dans la vénérable station thermale d’Antsirabé, de folles chevauchées en jet-ski à Diego. Il ne reste plus qu’à espérer que tout cela revive après le Covid.