L'actualité régionale 12 Novembre


COMORES

Les détenus de la prison de Moroni sont au bord de la mutinerie. Ils se plaignent de la nourriture et surtout du manque d’eau



500 grammes de riz et une aile de poulet : c’est la ration quotidienne prévue pour chaque détenu. Cela fait beaucoup de riz et vraiment très peu de poulet, mais c’est surtout la pénurie d’eau - explique le journal "Al Watwan" - qui a provoqué la révolte. Les prisonniers ont soif, ils ne peuvent pas se laver, les coins qui servent de sanitaire sont dans un état épouvantable. L’administration a envoyé deux camions d’eau pour tenter de calmer la population carcérale. Il y a deux mois le gouvernement avait décidé de libérer des détenus pour faire de la place. A ce moment-là on en comptait 212 pour 90 places. Cela n’a pas été fait. Aujourd’hui ils sont 240.





LA REUNION

Les réunionnais sont prévenus : ils ont dix jours pour faire baisser les contaminations au Covid. Sans quoi ils auront un nouveau confinement


L’avertissement a été lancé sur les ondes de Réunion la 1ère par le ministre des outremers  Sébastien Lecornu. « Nous avons dix jours pour tenir les efforts pour éviter les couvre-feu et le reconfinement. « Ce sont les dix jours de vérité » dit-il. Il y a eu du relâchement à la Réunion dans le port du masque, les distances et le respect du nombre maximum de 6 personnes qui peuvent se réunir. Tous les jours, on compte un centaine de cas supplémentaires. Le plus inquiétant reste l’hôpital : il y a actuellement 81 patients hospitalisés à a Réunion, dont 16 en réanimation. « Nous avons la chance d’avoir la main pour agir par nos comportements » dit le ministre, ajoutant qu’on ne peut pas « demander l’impossible au personnel soignant ».





MADAGASCAR

On parle de plus en plus de « l’affaire des écrans plats ». Il s’agit d’une histoire de malversation financière avec l’argent de la lutte contre l’épidémie de Covid. Elle éclabousse le ministre de l’intérieur


L’affaire a éclaté au grand jour au  mois de septembre. Elle est assez simple : le gouvernement a mis en place un centre de commandement opérationnel pour coordonner la lutte contre l’épidémie. Ce centre a été placé sous la responsabilité du ministre de l’intérieur, avec une enveloppe d’argent. Il fallait équiper cette structure avec du matériel audio-visuel, notamment des écrans plats. Ces écrans ont été achetés à une société qui appartient à l’épouse du ministre. Il y a eu des dénonciations sur les réseaux sociaux. L’affaire est arrivée entre les mains du BIANCO, le bureau national anti-corruption, lequel a terminé son instruction et transmis le dossier à la justice. Un membre du gouvernement étant mis en cause, la Haute Cour de Justice doit poursuivre. Elle doit transmettre au parlement qui – au vu du dossier -doit voter pour ou contre la mise en accusation. Cela va prendre beaucoup de temps mais c’est là que cela devient intéressant. On pourra juger de la volonté affichée par les élus de lutter contre la corruption.





SEYCHELLES

Le gouvernement  issu des dernières élections se retrouve confronté à la réalité de la crise économique provoquée par l’épidémie : cette crise est "alarmante"



Ce sont les termes employés par le nouveau ministre des finances,Naadir Hassan, arrivé en poste à la faveur de l’élection du président Ramkalawan le mois dernier. Les Seychelles ont collecté près de 50 millions d’euros de moins que prévu dans le budget 2020, et ont dépensé près de 70 millions de plus que prévu. Le pays est en discussions avec le Fonds Monétaire International poour obtenir de l’aide, mais ce n’est jamais gratuit. Le FMI exigera des réformes consistant à réformer l’économie, dépenser moins, avec le risque de devoir virer du monde. Il faut faire face à l’augmentation du coût de la vie parce que tout est importé. Les réserves de devises de la banque centrale permettent de tenir 18 mois pas plus. Des réformes difficiles deviennent urgentes.