COMORES
A la prison de Moroni certains détenus peuvent dire « merci Covid ». Le gouvernement a décidé de relâcher la moitié des prisonniers à cause de l’épidémie
La distanciation physique est impossible dans la petite prison de Moroni. Il a un peu plus de 200 détenus, soit le double de la capacité. Lors du dernier conseil des ministres il a été décidé de faire le vide pour limiter les risques de propagation du coronavirus entre les détenus eux-mêmes, entre les détenus et les gardiens, les familles, les visiteurs. C’est un cluster potentiel. Maintenant que c’est annoncé, le gros du travail incombe à la justice. On va libérer en priorité ceux qui ont accompli la moitié de leur peine, parmi ceux dont les crimes sont les moins graves. Autant dire qu’il y a une grande impatience. Ceux qui sont en détention préventive ne sont pas concernés car leur jugement n’est pas encore prononcé. La prison de Moroni fait l’objet de promesses de rénovation jamais tenues depuis plusieurs années ; les conditions d’incarcération et l’hygiène y sont épouvantables.
LA REUNION
Une manifestation contre les arrivées de voyageurs a eu lieu hier à St Denis de la Réunion. Les protestataires exigent plus de contrôle des motifs impérieux
Ils étaient une quarantaine de manifestants hier, bloquant un rond-point à proximité de l’aéroport Roland-Garros. Ils exigent soit un contrôle plus sérieux des fameux « motifs impérieux », soit la fermeture pure et simple de l’aéroport. Les protestataires disent vouloir éviter un reconfinement général de l’île à cause de la circulation du virus. Ils considèrent que les motifs impérieux exigés pour les passagers ne sont pas sérieusement vérifiés. Ils demandent aussi une septaine plus stricte à l’arrivée, dans des hôtels aux frais des voyageurs. Pour eux, c’est « la seule manière de ne pas finir confinés » ; il faut- disent-ils – « dissuader les gens de venir ». Un important dispositif de gendarmes mobiles s’est déployé sur place pour libérer la circulation. Hier il y avait trois vols en provenance de Paris. La semaine dernière, les ministres des outremers et de la santé ont annoncé un renforcement du contrôle des motifs impérieux par l’administration, mais on ne sait pas quelle forme cela prendra.
SRI-LANKA
Les musulmans s’insurgent contre les crémations obligatoires pour les victimes de l’épidémie de Covid
Au Sri Lanka les autorités ont imposé la crémation pour les défunts victimes du Coronavirus, dans un souci de santé publique. Or, dans l’Islam la crémation des corps est totalement prohibée, le corps doit être traité, dit le Coran, comme on traiterait un vivant, sans le blesser. L’affaire est remontée jusqu’au Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies. Huit familles sri-lankaises résidant en Grande-Bretagne ont déposé plainte. Elles dénoncent les crémations imposées par le gouvernement sri-lankais. Elles estiment que cette incinération forcée viole leurs droits religieux. Environ 200 défunts musulmans auraient été incinérés depuis le début de l’épidémie. Les musulmans représentent environ 10% de la population du Sri Lanka. Cette minorité est particulièrement fragilisée, indexée, depuis les attentats de Colombo pendant les fêtes de Pâques en 2019.
MADAGASCAR
Une église d’un quartier d’Antananarivo a été fermée par le préfet de police à cause d’une bagarre entre les fidèles
Des bancs cassés, les vitres brisées et deux blessés parmi les fidèles : c’est le bilan d’une célébration qui a tourné à la bagarre générale dans l’église protestante d’Ankorondrano, l’un des quartiers de la capitale. A l’origine du conflit il y a la succession du pasteur récemment décédé. Une partie des fidèles exige une nouvelle élection du conseil d’administration de l’église, l’autre partie a décidé de nommer le vice-pdt de l’actuel conseil à la tête de la paroisse. Des heurts ont éclaté en plein culte. L’église s’est transformée en ring. Les fidèles se sont mis à se battre, faisant beaucoup de dégâts. Les autorités ont fait fermer l’église. Dimanche dernier les portes étaient closes, et le resteront jusqu’à ce que tout ce monde se mette d’accord avec ou sans la bénédiction du préfet de police.