COMORES
La préfecture de Mayotte a reconduit à la frontière un demandeur d’asile comorien ayant fui son pays après avoir participé à une insurrection
Il s’appelle Fayad Halidi, 45 ans. Il faisait partie des insurgés de la médina de Mutsamudu à Anjouan en octobre 2018. On se souvient que l’armée comorienne avait maté une tentative de rébellion. L’affaire s’était soldée par une défaite des insurgés et l’arrestation du gouverneur de l’île d’Anjouan, Abdou Salami, lequel est toujours en prison. Fayad, comme d’autres, avait fui clandestinement pour chercher refuge à Mayotte. Un statut de demandeur d’asile lui avait été accordé le temps que sa requête soit examinée. La règle veut qu’on ne reconduise pas une personne tant que le statut de réfugié politique ne lui a pas été refusé. Qu’est ce qui explique cette expulsion rapide ? La préfecture ne donne pas de réponse. Il est d’usage cependant de refuser l’asile aux Comoriens, contrairement aux Africains des Grands Lacs, afin de ne pas créer un appel d’air. Dans ce cas l'administration semble avoir pris de court l’Office de Protection des Réfugiés et Apatrides.
MADAGASCAR
Après Tamatave, un nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19 se révèle être Diego-Suarez, à la pointe nord de la grande île
Depuis fin juillet, la ville a enregistré 19 décès. Le taux de positivité au virus est très important : sur 10 personnes testées 6 sont positives. Un chiffre à relativiser toutefois car les autorités testent surtout des personnes déjà malades faute de moyens de dépistage massif. On arrive à tester trente personnes par jour maximum Les moyens manquent aussi pour la protection des personnels hospitalier. Une collecte a rassemblé 3000 euros, son organisateur a expliqué sur RFI que les médecins et infirmiers ont besoin de masques , de visières, de gants, de gel hydroalcoolique. Diego Suarez a même dû être reconfinée pendant deux semaines. Ce scénario de rebond de l’épidémie ressemble à ce qui s’était passé à Tamatave au mois de juin.
TANZANIE
La diplomatie et l’hypocrisie font souvent bon ménage : en voici un magnifique exemple entre la Tanzanie et l’Union Européenne
La scène se passe à Bruxelles, ce lundi 14 septembre, au siège de la commission européenne. On y reçoit l’ambassadeur de Tanzanie à qui Charles Michel, le président de la commission européenne, annonce une aide de 27 millions d’euros pour soutenir « les efforts que fait la Tanzanie pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus ». Il faut savoir que la Tanzanie ne fait aucun effort pour lutter contre l’épidémie, puisqu’officiellement elle n’existe plus. On y meurt en silence et on a compté 509 cas depuis mars et on s’est arrêté là ; alors que le Kenya voisin en a compté près de 35 000. L’ambassadeur tanzanien remercie chaleureusement et demande que l’Europe lève les restrictions de voyage à l’encontre des Tanzaniens, compte tenu des « efforts fait pour endiguer l’épidémie ». Echange de sourires, signature. Chacun fait semblant d’ignorer la réalité. On se demande ce que vont devenir les 27 millions.
MAURICE
Les trafiquants de drogue ont la peau dure à Maurice. De l’aveu même du premier ministre, les stupéfiants continuent à entrer dans l’île malgré la fermeture des frontières
Pravind Jugnauth l’a dit devant la presse hier. Maurice continue d’être une destination importante du trafic de drogue. Il n’y a plus de trafic aérien, mais il reste encore les colis postaux et les containers dans le port. C’est une situation inquiétante reconnait le chef du gouvernement. Il faut, selon lui, renforcer la surveillance. Mais Pravind Jugnauth déplore aussi la fuite d’informations concernant les perquisitions policières. Il existe une véritable mafia de la drogue à Maurice avec des ramifications et des complicités qui rendent les enquêtes très difficiles. Le trafic aérien des passagers va reprendre le 1er octobre, avec sans doute encore une fois des mules. Avant le Covid il ne se passait pas un jour sans que l’on arrête un voyageur avec le système digestif bourré de boulettes de drogue.