L'actualité régionale 2 Mars

Le palais de justice des Comores

COMORES

Le président du tout nouveau Syndicat des journalistes Comoriens est décédé en décembre dernier. L’enquête avait conclu à une mort naturelle. Aujourd’hui sa famille réfute cette thèse et porte plainte pour assassinat

Il s’appelait Ali Abdou, il avait 35 ans. Il travaillait au journal « Al-Watwan ». Il était un habitué des comptes-rendus de conseils des ministres chaque mercredi. Juste avant sa mort, le 10 décembre 2020,  il était en pleine forme selon les collègues qui l’ont croisé au journal. On avait retrouvé son corps deux jours plus tard dans son lit. Le procureur avait conclu à une mort naturelle sans plus d’explication. Sa famille a eu connaissance, depuis lors,  de détails troublants qui n’avaient pas été révélés: Il y avait du sang sur le matelas où reposait le corps d’Ali Abdou, son œil était presque sorti de son orbite. Or dans sa conférence de presse, le procureur avait dit qu’il n‘y avait aucune trace de violence. Sa famille porte plainte. Ce ne serait pas une affaire politique liée à sa fonction de journaliste, mais ses proches parlent d’un conflit d’héritage autour d’un terrain. Un site comorien d’information, « National Magazine », va plus loin en évoquant une proximité troublante entre le Procureur de la République et les cousins opposés à Ali Abdou dans cette querelle d’héritage.

 

 

MAURICE

L’île Maurice est en plein remous politiques. Le leader de l’opposition vient de démissionner

Etre leader de l’opposition à Maurice n’est pas une simple appellation politicienne: c’est une fonction prévue dans les institutions tout à fait officielle comme celle d’un ministre ou un président d’assemblée. Arvin Boolel, député du parti  travailliste, occupait ce poste  depuis novembre 2019 au lendemain des dernières élections. Il a décidé de présenter sa démission en raison de profondes dissensions au sein de l’alliance de l’opposition. Le Président de la République, qui n’a quasiment aucun pouvoir à Maurice, devra officialiser cette démission. Le parlement devra se prononcer pour nommer un nouveau leader. Du côté du pouvoir ça ne va pas mieux avec deux ministres qui ont démissionné : celui des affaires étrangères en froid avec le premier ministre, et celui du commerce englué dans une affaire judiciaire.

 

AFRIQUE DU SUD

C’est une nouvelle qui redonne de l’espoir à tout le monde : l’Afrique du Sud connait une baisse spectaculaire des infections au Covid. A tel point que presque toutes les restrictions sont levées dans le pays.

En Afrique du Sud on est passé de 40 000 nouveaux cas par semaine fin janvier à moins de 10 000 la semaine dernière. Par rapport à décembre, la décrue est encore plus impressionnante, on comptait alors 90 000 infections  par semaine. Il y a plusieurs explications : l’immunité collective a pu jouer en partie. On sait par exemple que le grand quartier populaire du Cap, Kayelitsha, a eu la moitié de sa population infectée par le Covid. Ensuite, il y a une bonne application des gestes barrières. La population sud-africaine a été traumatisée par les 50 000 morts de l’épidémie. Les restrictions vont être levées. Le couvre-feu allégé, seulement de minuit à 4 heures du matin. Il était temps car l’exaspération commençait à gagner les sud-africains. Ce week-end à Soweto la police a affronté des centaines de fidèles qui voulaient absolument assister à une messe alors interdite…  Elles sont désormais autorisées.

 

 

SEYCHELLES

Aux Seychelles on ne fait pas les choses comme partout ailleurs : les restaurants sont maintenant autorisés à rouvrir, en revanche les écoles restent fermées

Les restaurateurs sont les premiers bénéficiaires des mesures d’allègement des restrictions. Ils peuvent ouvrir à la condition que les clients aient préalablement réservé leur table. Il n’est pas question que l’on circule librement dans les établissements. La même condition de réservation vaut pour les spas et salons de beauté. Pour les écoles, on y réfléchit encore. Le ministère de l’éducation nationale veut d’abord que qu’au moins 70% des enseignants aient été vaccinés. La vaccination est la raison principale  de cette levée des restrictions : au moins 35% des quelques 100 000 habitants des Seychelles ont reçu leurs deux doses de vaccin.