L'actualité régionale 24 Mars

MADAGASCAR

C’est « sauve qui peut » avant la nouvelle fermeture des frontières à Nosy-Bé. Nosy-Bé était depuis 6 mois la seule destination malgache  ouverte au trafic international, et c’est uniquement par cette île que l’on peut encore quitter le pays jusqu’à la fin de la semaine

Les vols d’Ethiopian Airlines vont s’arrêter ce week-end, après il ne sera plus possible de voyager vers l’extérieur pendant 15 jours au moins, sauf quelques vols spéciaux organisés depuis Tana par l’Ambassade de France, mais  avec des passagers triés sur le volet. Les voyageurs éventuels ont donc trois jours pour rejoindre Nosy-Bé. Des vols supplémentaires ont été mis en place depuis la capitale. Ceux qui n’auront pas pu trouver un siège d’avion devront s’entasser dans les taxis-brousse ; et présenter un test PCR négatif. Une ambiance de panique règne aussi chez les chauffeurs de taxis-brousse de la capitale, assaillis par des passagers qui veulent aller à Majunga avant que cela ne ferme. La ville de Majunga, au nord-ouest à 8 heures de route, doit être isolée du reste du pays en raison d’une flambée des cas de coronavirus. Beaucoup de chauffeurs refusent d’y aller de peur de rester coincés sur place pendant deux semaines. Dans quelques heures, seuls les camions de marchandises seront autorisés à circuler sur l’axe Majunga-Antananarivo.

 

 

COMORES

La justice comorienne a tenu ses promesses. Des condamnés sont graciés pour faire de la place en prison, et limiter ainsi les risques de contamination

Le quotidien « Al Watwan » rapporte que 39 prisonniers ont déjà été libérés la semaine dernière des trois principales prisons du pays, et que le ministère de la justice entame un programme de réhabilitation et de mise aux normes des maisons carcérales. Elles en ont bien besoin, les conditions d’hygiène y sont inhumaines. Quelques limites ont été fixées pour les libérations : les prisonniers devaient avoir effectué au moins la moitié de leur peine, et certains crimes les plus graves n’étaient pas concernés, notamment les viols et les détournements de fonds publics. A ce propos, la libération d’un haut fonctionnaire accusé d’avoir détourné des millions à la banque postale fait débat. Le ministre de la justice a profité de ces annonces pour affirmer que le détenu Bobocha, accusé de tentative d’attentat, se porte bien et qu’il est incarcéré dans une « maison d’arrêt annexe ». Les défenseurs des Droits de l’Homme s’inquiétaient de sa disparition.

 

 

MOZAMBIQUE

La rébellion islamiste du nord du Mozambique a enfin un leader identifié, c’est le Département d’Etat américain qui le révèle

La CIA a désigné Abu Yasir Hassan, chef des « shababs » du Mozambique. Il n’est pas mozambicain mais tanzanien. On ne sait pas grande chose de lui. Ce chef terroriste aurait entre 37 et 40 ans. Sa présence a été signalée ces dernières années dans la région des grands lacs, notamment en République Démocratique du Congo, où sévissent des groupes islamistes radicaux. Selon un porte-parole du Département d’Etat américain il y a « indiscutablement » des liens entre les « shababs » mozambicains et Daesh en Syrie et en Irak. Le fait que ce leader soit tanzanien, et non pas mozambicain, vient à l’appui des arguments du président  Filipe Nyusi. Le chef de l’Etat mozambicain ne cesse de répéter que les terroristes viennent de l’extérieur. Par ailleurs, on apprend que cette région du Canal de Mozambique sera à l’avenir la zone plus dangereuse du monde selon un institut australien.

 

 

TANZANIE

Aller à une cérémonie d’obsèques et y mourir. C’est absurde. C’est le triste sort d’une famille tanzanienne allée rendre hommage au président défunt John Magufuli

La police tanzanienne est en train d’enquêter sur une bousculade énorme qui s’est produite au stade Uhuru de Dar Es Salaam dimanche. Sur les images on voit des gardiens en train d’essayer de fermer une grille alors que la foule pousse pour entrer. 5 personnes sont mortes, 4 enfants âgés de 5 à 11 ans, et une jeune maman de trente ans. Les victimes ont été piétinées, écrasées. Les interminables obsèques du président déplacent des foules alors que son corps est déplacé partout dans le pays. Hier c’était au stade de Zanzibar, aujourd’hui le périple de la dépouille présidentielle se poursuit dans le nord. Le « chagrin national » est organisé, et il n’est pas question de déroger au deuil.  La police veille au respect des jours fériés obligatoires, des commerçants ont été forcés de fermer boutique. Les transporteurs sont tenus de desservir les lieux de rassemblement autour du corps de John Magufuli afin d’inciter le public à s’y rendre.