MADAGASCAR
Alors que l’épidémie de Covid continue à faire des victimes, une lettre poignante est parue dans le quotidien « Madagascar Tribune » : deux sœurs racontent comment elles ont perdu leur père, faute d’oxygène
Cette longue lettre est signée Patricia et Hélène Razafindrakala, vous pourrez la lire sur le site de « Madagascar Tribune ». Les deux sœurs racontent qu’elles ont parcouru toute la capitale pour chercher un établissement pouvant prendre en charge leur père, malade du Covid et en détresse respiratoire. Elles finissent par trouver un lit dans un des 7 nouveaux centres de traitement. Le patient est prévenu, « attention on est à court d’oxygène ». Il a dit « d’ accord » en se mettant à faire des exercices de respiration. « Nous l’avons perdu le troisième jour » racontent les filles. C’était le 25 avril. « Comment ne pas ressentir colère et indignation lorsqu’on sait que ce jour-là il a fallu attendre 7 heures pour être approvisionné en oxygène»… « Ou quand il a fallu trouver du scotch en urgence car la bouteille fuyait »… « Ou quand il a fallu se la partager à plusieurs ». Les deux sœurs se disent aussi indignées quand elles voient le décompte officiel des morts, qui est inférieur à ce qu’elles constatent autour d’elles.
Pendant ce temps, un lanceur d’alerte se manifeste au ministère malgache de la santé. Il dénonce des détournements de fonds
Dans une vidéo postée sur Youtube un ex-agent du ministère affirme que 44 milliards d’ariary- soit près de 10 millions d’euros – auraient disparu des caisses du ministère ; un argent qui était selon lui destiné à des travaux dans les hôpitaux. Il dit aussi que l’on refait la peinture extérieure des hôpitaux alors qu’ils manquent de matériel et de personnel. Le ministère a porté plainte contre son ancien fonctionnaire, il est entre les mains de la gendarmerie. Il y a eu d’autres scandales dénoncés sur les moyens du centre de lutte contre l’épidémie, où on a fourni des écrans plats vendus hors de prix par l’épouse d’un ministre. L’enquête piétine toujours.
MOZAMBIQUE
Les députés mettent en application le fameux principe selon lequel on n’est jamais mieux servi que par soi-même
L’Assemblée Nationale mozambicaine vient de réviser de fond en comble le statut et les avantages des députés, mais aussi des personnels administratifs du parlement. Cela laisse rêveur. D’abords les voitures de fonction : on a le choix entre la voiture ou le prix de la voiture. Des primes quotidiennes de nourriture. Des primes de réception pour s’acheter des beaux vêtements, des primes de scolarité pour les enfants ; il y a même une prime de vacances pour partir en vacances. Pour une fois la majorité et l’opposition sont d’accord. Cela a été voté à l’unanimité dans ce pays où à la crise Covid s’ajoute la crise humanitaire causée par la guérilla dans le nord, jetant des centaines de milliers de personnes affamées sur les routes. Même le quotidien très pro-gouvernemental « Opaïs » se montre écœuré par cette provocation.
MAURICE
Une affaire de saisie de drogue est en train de monter dans l’actualité Mauricienne. Deux industriels qui ont pignon sur rue dans le milieu de la pêche sont sous les verrous
Ce sont deux gros poissons, les frêres Gurroby, que l’organisme anti-corruption avait dans le collimateur depuis quelques temps, soupçonnés de blanchiment d’argent. Dimanche dernier, les enquêteurs ont déterré près de 300 kilos de stupéfiants enfouis sous un terrain à Pointe-aux-Canonniers au nord de Maurice. Un lien a été établi avec l’interception d’un yacht venant de Madagascar il y a une dizaine de jours. Une partie de la drogue, le haschich, vient très probablement de la Réunion selon les enquêteurs. Deux autres bateaux appartenant aux frêres Gurroby ont été saisis. Une usine de traitement de poisson qui leur appartient a été perquisitionnée. Des soupçons se sont portés sur l’attribution de leur licence de pêche. Le ministre des pêches est intervenu dans les médias pour dire qu’il n’a pas de lien avec les Gurroby. En gros, l’enquête tend à démontrer qu’il y a un peu trop d’argent dégagé d’une maigre activité de pêche, et que cet argent proviendrait plutôt de la drogue.