L’ancien président Sambi a passé plus de quatre ans et demi en détention préventive sous l’inculpation de détournement de fonds. Une détention illégale, puisque la loi fixe un délai maximum de 8 mois. Il est resté enfermé sous bonne garde dans sa maison de Moroni transformée officiellement en « annexe de la prison ».
« Il n’a été interrogé que quatre fois pendant un quart d’heure » dit l’un de ses avocats, maître Jean-Gilles Halimi du barreau de Paris. L’instruction portait sur un présumé détournement des fonds. Un défenseur affirme que ses comptes et ceux de ses enfants ont été fouillés, « on n’a rien trouvé, aucune preuve ».
« Si les juges condamnent Sambi, ils devront en répondre un jour »
Alors l’inculpation a changé, il sera finalement jugé pour « haute trahison ». Le problème est que cette infraction n’existe pas dans le code pénal comorien. Qu’importe, dans l’acte d’accusation il est écrit qu’il faudra « faire une construction juridique de cette notion ».
Maître Halimi raconte : « j’ai déjà eu à défendre par le passé des dissidents polonais sous la dictature du général Jaruzelski en Pologne, eh bien aux Comores c’est pire ». Cet avocat a l’intention de prévenir les juges de la cour de sûreté de l’Etat, tous nommés par Azali, qu’ils vont se mettre eux-mêmes dans l’illégalité s’ils condamnent Sambi, et qu’ils devront en répondre un jour.