Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île, baptisé « Fani Maoré ». Afin de mieux protéger la population, le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) a été mis en place. En 2023, les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression, illustration de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique.
3,7 millions d’euros pour le programme REVOSIMA
En 2023, le montant du programme REVOSIMA s’élève à 3,7 millions d’euros. Il sera financé dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Ces contributions sont en forte hausse, respectivement de + 43 % et de + 80 %. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche contribuera à l’emploi de personnels scientifiques.
Forte mobilisation de la communauté scientifique
Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est ainsi suivie avec la plus grande attention et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) - Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.
Un volcan situé à 50 km à l’Est de Mayotte
Les données obtenues sur ce nouveau volcan indiquent qu’il est localisé à 50 km à l’Est de Mayotte. Situé à 3600 mètres de profondeur, sa hauteur est de 820 mètres et sa superficie est de 20 km². Les résultats des campagnes océanographiques et du suivi géophysique permettent une observation en continu de l’activité sismique, volcanique et fumerolienne sur le site du Fani Maoré et sur un site situé à 15 km au large de Petite Terre, zone dite du « Fer à cheval ».
Le communiqué du gouvernement indique que les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides (dégazage magmatique, gaz carbonique, méthane…) dans cette zone.
Expérimentation d’un planeur sous-marin
Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval fait également l’objet de l’expérimentation d’un planeur sous-marin (glider). Il est espéré qu’à terme le développement de cet instrument innovant contribue à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisé en 2022 montre une situation relativement stable. Pour autant, une surveillance attentive reste nécessaire, car le système volcanique est actif et certaines connaissances restent imparfaites comme la configuration du réseau magmatique.