Bien plus qu'une histoire d'argent, c'est avant tout une aide qui va permettre de sauver un monument historique. Lauréate de la Mission Patrimoine 2022, portée par Stéphane Bern et destinée à la sauvegarde du patrimoine français, la CADEMA a reçu le chèque du loto du Patrimoine de 460 000 euros pour le site des vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua. Cette somme doit permettre de financer d'importants travaux.
J’espère qu’à notre échelle, nous contribuerons également à ce que les mahorais et mahoraises s’intéressent encore plus à leur Patrimoine, à leur Histoire et qu’ils s’en approprient pleinement.
Rachadi SAINDOU - Président de la CADEMA
Créé en 1870, l’usine d’Hajangoua s’étend sur 702 hectares. C’est l’un des plus anciens domaines sucriers de Mayotte. Ici, les travailleurs cultivaient jusqu’à 95 hectares de canne à sucre. L’ancienne usine présentait un ensemble imposant, encore visible, de trois chaudières, un moteur à vapeur, une batterie de Gimart, des hydroextracteurs, trois cheminées et les vestiges d’une installation plus ancienne. L’abandon des lieux par les propriétaires après le cyclone de 1898 mit fin à son exploitation et la propriété fut mise en vente en 1902, ce qui impacta fortement l’économie locale et les producteurs.
Une fois la cure de jouvence effectuée, l’ancienne usine accueillera un musée, un parcours balisé, des visites guidées, de la signalétique retraçant l’histoire de ce lieu. Ainsi l’usine d’Hajangoua, patrimoine de l’industrie coloniale à Mayotte, reprendra vie. Un cheminement piétonnier sera également aménagé autour des vestiges, ainsi que dans le verger et la bambouseraie. Ce nouvel équipement culturel et touristique doit permettre d'attirer les visiteurs, locaux et extérieurs en collaboration avec les habitants du village et de valoriser l'artisanat local.