La chambre régionale des comptes a rendu public son rapport ce vendredi 12 juillet sur la gestion de l'association de solidarité Mlezi Maore. Structure importante et reconnue par les pouvoirs publics de Mayotte, l’association Mlézi Maore fait partie du groupe SOS. Depuis sa création dans les années 2000, elle connaît une forte croissance avec notamment l’extension de ses domaines d’interventions sans que cela n’apparaisse dans les statuts. Cela a eu des conséquences sur les finances de la structure, notamment en 2022, et sur la gouvernance avec un manque de clarté sur le partage des pouvoirs.
C’est entre autres le constat de la chambre régionale de compte sur un contrôle mené au sein de la structure en 2023. Elle a fait dix recommandations parmi lesquelles la clarification des statuts. Elle appelle l’association à se mettre en règle pour que l’objet social soit conforme aux activités médico-sociales dans le cas par exemple de la Maison des Adolescents.
La sécurisation des recrutements
La chambre appelle également au respect du CSE, le comité social d’entreprise qui doit pouvoir exercer son avis consultatif sur les orientations stratégiques de la structure. Mlezi Maoré doit mettre en œuvre des outils qui lui permettent de prendre en compte le droit des usagers et la gestion des risques dans les établissements et les services.
Pour ce qui est des ressources humaines, la chambre recommande plus de rigueur dans la sécurisation des recrutements. L’Association doit avoir un référent SI HONORABILITE, pour demander toutes les vérifications requises sur le candidat selon le poste visé, si par exemple il y a des incompatibilités professionnelles. Dans tous les cas, Mlézi Maoré doit disposer d’un contrôle interne pour la gestion des ressources humaines.
Sur les recommandations de la Chambre des comptes, Mlézi Maoré a procédé à des rectifications et continue d’y travailler. Mais l’association a tenu à souligner par, son désaccord sur des nombreux points notamment sur le fait qu’elle ne recruterait pas volontairement les salariés prévus afin de réduire artificiellement les charges et éviter le déficit. La réalité est, comme tous les employeurs du territoire, Mlézi est confronté aussi à la problématique de l’attractivité, l’embauche des faisant-fonction est une pratique courante dans l’île pour pallier la vacance des postes.