La directrice générale du Medef, Garance Pineau, ne veut plus entendre parler des conflits autour de la présidence du mouvement à Mayotte. L'élection devait se dérouler le 14 juin avant d'être reportée par une décision de la chambre des référés. Elle avait été saisie par ses opposants, qui dénoncent l'absence de communication de procès-verbaux et notamment le refus le 28 mai de plusieurs demandes d'adhésions.
Ces résolutions ont été suspendues par la justice. Un mandataire judiciaire a été nommé pour organiser un nouveau conseil d'administration d'ici un mois pour statuer sur ce sujet ainsi que sur les modalités électorales avant de convoquer une nouvelle assemblée générale. La justice a revanche rejeté la demande de déclarer Carla Baltus inéligible, la possibilité de faire un troisième mandat de deux ans étant bien prévu dans les statuts du Medef.
Des débats qui "nuisent gravement à l'image du Medef"
Le comité statutaire et d'éthique, saisi au début du mois, n'est pas de cet avis : "cette cohérence n'est aujourd'hui pas assurée, la durée du mandat du président du Medef national ayant été porté à 5 ans non-renouvelable et la durée de mandat préconisée aux Medef territoriaux étant de 3 ans renouvelable une fois", explique le comité, invitant à "procéder sans délai à une mise à jour de ses statuts."
Des débats qui ne font pas une bonne presse pour le mouvement, comme le pointe la directrice du Médef dans un courrier le 21 juin. "Cette décision, ainsi que les circonstances qui l'accompagnent, pointe à l'évidence des questionnements graves sur la régularité du fonctionnement des instances de gouvernance", dénonce Garance Pineau. "Ces évènements, ainsi que la publicité qui les entoure, nuisent gravement à l'image du Medef."
La directrice invite Carla Baltus "à tirer sans attendre les conséquences que les circonstances imposent" sur le maintien de sa candidature. "À défaut de réaction rapide de votre part, la question se posera très rapidement du maintien du Medef Mayotte au sein de notre association", menace-t-elle. Contactée, Carla Baltus n'a pas indiqué si elle maintenait ou pas sa candidature, le courrier l'invitant également à "s'abstenir de toute expression publique."