Marcel Rinaldy, président de 3M et vice-président de la CCI (Chambre du Commerce et de l'Industrie), a prêté sa voix pour l’exercice, qui met chaque année à l’épreuve des élèves et adultes dans une atmosphère studieuse mais conviviale.
Si la dictée adulte a rassemblé une vingtaine de participants, principalement des enseignants, la version scolaire permet d’impliquer directement les jeunes Mahorais dans cet exercice exigeant.
Valoriser la langue française
À Mayotte, la question du niveau de français des élèves reste un enjeu majeur. Le département est le seul territoire français où la majorité des enfants ne parle pas le français à la maison, le shimaoré et le kibushi étant les langues les plus courantes dans les foyers. Une grande partie des élèves entrent en CP avec une faible maîtrise du français, ce qui impacte leur parcours scolaire. Selon les dernières évaluations nationales, les élèves mahorais affichent souvent des résultats inférieurs à la moyenne nationale en lecture et en orthographe.
Dans ce contexte, la dictée de la Francophonie représente bien plus qu’un simple exercice, c’est un moyen de valoriser la langue française tout en la rendant plus accessible. L’originalité de l’événement réside aussi dans son ouverture à différentes variantes du français, intégrant des expressions québécoises, mahoraises ou encore périgourdines.
Un moment d’apprentissage et de partage
Rudy Kibongui, enseignant d’anglais au collège de Mtsamboro, a choisi de participer pour mieux comprendre les difficultés de ses élèves face à la dictée. "Je suis venu à cette dictée par curiosité parce que ça faisait longtemps que je n’en avais pas fait. Et puis, cela me permet de me remettre dans l’exercice, surtout que mes élèves doivent passer une dictée pour le brevet. C’est intéressant de se mettre à leur place, de comprendre leurs difficultés et d’adapter ma manière de dicter."
Loin d’être une compétition, l’événement se veut un moment d’apprentissage et de découverte. La thématique du réchauffement climatique permet aussi de sensibiliser les participants à un enjeu d’actualité, tout en enrichissant leur vocabulaire.