L’ancien sénateur s'est entretenu avec les élus du Conseil Départemental - entretien au cours duquel il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’intégrer pleinement Mayotte aux instances régionales, notamment à la Commission de l’océan Indien (COI).
Mayotte, au coeur des coopérations
"Il manque une pièce à l’édifice, et cette pièce s’appelle Mayotte", a martelé Thani Mohamed Soilihi à la sortie de sa réunion avec les élus du Conseil départemantal. Selon lui, l’île a un rôle essentiel à jouer dans la région et doit être pleinement intégrée aux instances de coopération. Il a expliqué avoir porté avec insistance ce message lors du sommet de la COI et des rencontres avec des dirigeants, notamment le président malgache et des ministres des Seychelles.
Si les discussions sur cette question sont en cours depuis plusieurs décennies, le ministre affirme que le gouvernement souhaite désormais accélérer le processus. "Ce n’est pas chose facile, mais nous travaillons énormément pour que Mayotte ait toute sa place dans la zone", assure-t-il.
Des liens à renforcer avec les Comores
Thani Mohamed Soilihi est également revenu sur la coopération avec les Comores, sujet sensible à Mayotte. Il rappelle avoir été critique par le passé sur l’accord signé en 2019 entre la France et les Comores, estimant que celui-ci n’avait pas été correctement respecté par Moroni.
Désormais ministre, il a une vision plus globale, tout en restant vigilant sur les intérêts mahorais. "Si tout fonctionnait parfaitement, nous ne serions pas là à en parler", a-t-il constaté. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de coopération, dans le respect des relations bilatérales et diplomatiques de la France.
Développer les échanges régionaux
Au-delà des questions politiques, le ministre a mis en avant le potentiel économique de Mayotte dans la région. Contrairement à certaines critiques sur l’isolement du département, il a souligné que des échanges existent déjà avec les pays voisins et doivent être intensifiés.
Il va falloir nouer des contacts plus directs et avoir une discussion avec nos voisins comoriens (...) et instaurer un dialogue respectueux
Thani Mohamed Soilihi
"Dire que rien ne fonctionne est contre-productif", affirme-t-il. Pour lui, l’État, les collectivités et les acteurs économiques doivent travailler ensemble pour développer les relations commerciales et structurer davantage les échanges. "Il va falloir nouer des contacts plus directs et avoir une discussion avec nos voisins comoriens (...) et instaurer un dialogue respectueux", a-t-il ajouté.
Discours vis-à-vis duquel certains élus ont tout de même émis des réserves, dans l'attente de résultats concrets. "On a besoin d'une plus forte coopération économique régionale pour répondre aux besoins immédiats des Mahorais et alléger les mesures phyto-sanitaires et s'entendre pour qu'on puisse importer et nourrir la population dans l'immédiat", a soutenu Zamimou Ahamadi, vice-présidente du Conseil Départemental en charge des finances. "Le ministre nous a dit que ces demandes faisaient partie de ses engagements en tant que ministre et Mahorais. On est convaincus mais on verra dans quelles mesures tout se met en place".
Madagascar, un partenaire clé pour l’avenir
Revenant d’une visite à Madagascar, Thani Mohamed Soilihi a insisté sur l’importance des liens entre les deux îles. Il a rapelé que de nombreux Mahorais ont des origines malgaches et que 35 à 40 % de la population est malgachophone. "C’est un lien unique, qui n’existe nulle part ailleurs", a-t-il souligné.
Enfin, il a fait part de la volonté du gouvernement de renforcer ses relations avec Madagascar, dans le cadre d’accords. "L’objectif est de structurer et d’intensifier ces relations, en officialisant des coopérations qui existent déjà de manière informelle", a expliqué le ministre.
À travers cette visite, Thani Mohamed Soilihi a réaffirmé l’ambition du gouvernement d'imposer Mayotte dans la zone de l'Océan indien et de davantage développer les échanges économiques et diplomatiques avec ses voisins.