Un tiers des logements à Mayotte sont insalubres. C'est le cas du bidonville visité par la Première ministre, dans les quartiers Mavadzani et Massamoni, à Majicavo-Dubaï. Plusieurs habitations doivent être démolies en janvier. Élisabeth Borne a déambulé entre les cases en tôles, aux portes numérotées. Le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, a insisté auprès de la cheffe du gouvernement sur le contexte de cette opération.
"En 2016 et en 2017, des familles sont mortes dans des glissements de terrain", explique l'élu. "L'hôtel de ville a été incendié suite à des démolitions de logements." Il ajoute que ces démolitions vont permettre des "projets de logements ambitieux." Interrogé par la cheffe du gouvernement sur la présence de marchands de sommeil, il confirme que des propriétaires vendent parfois des terrains sans notaire et n'en assument pas la responsabilité.
Un enjeu sanitaire, afin de limiter le risque de propagation de maladies comme la typhoïde notamment, mais aussi sécuritaire. La commune a été le théâtre de nombreux épisodes de violences ces dernières semaines. Le maire a notamment reçu plusieurs menaces de mort suite à l'annonce de cette opération. Le logement de la mère de ses enfants a également été incendié. "On ne va laisser les Mahorais exposés à la violence", a asséné la Première ministre à l'issue de cette visite.
Une opération d'intérêt national pour le logement
"Une partie de cette situation est liée à l'immigration illégale", précise Elisabeth Borne, en ajoutant que 22.000 migrants ont été expulsés depuis le début de l'année. "Mais il faut aussi proposer des logements dignes. Pour cela, une opération d'intérêt générale concernera trois communes, Koungou, Mamoudzou et Dembéni." Des secteurs où se concentrent la plupart des logements insalubres de Mayotte. Cette opération permettra de "mutualiser les moyens et se doter d'un cadre d'exception" ajoute la cheffe du gouvernement.
Avant cela, elle a eu l'occasion d'échanger avec une mère de famille dans sa case. Elle doit être relogée après le démantèlement de son logement. Les riverains ont expliqué ne pas avoir été informés de la visite de la Première ministre. Certains se disent "inquiets" pour leur avenir.