On commence cette revue de presse avec cette image : celle d’un muret effondré et de canalisations éventrés
C’était la scène hier à l’usine de potabilisation de l’Ourovéni. C’est ce qui explique ces robinets à sec dans le centre et le sud de Mayotte depuis lundi soir. D’après la préfecture, l’eau a déjà commencé à revenir dans les villages. Même si certains établissements scolaires restent fermés aujourd’hui : le lycée de Kahani, le collège de Dembéni, le lycée de Tsararano, le collège de Chiconi et la cité scolaire de Bandrélé. Le rectorat doit confirmer dans la journée leur réouverture, prévue à ce stade pour demain.
La préfecture parle d’un « un événement d’origine électrique qui a causé un incident technique ». Une explication plus complète est à retrouver sur notre site Internet. Il s’agit d’un coup de bélier.
L’électricité s’est coupée et en l’espace de dix secondes, la pression est devenue trop forte. Les tuyaux ont implosé sous la force de 700 mètres cubes d’eau par heure. Un véritable geyser qui a aussi emporté le muret de soutènement, il s’est effondré avec une partie du sol.
L’eau est revenue, mais la situation est loin d’être réglé. Selon nos informations, les ouvriers de l’usine ont réussi à rétablir la distribution grâce à une réparation de fortune. Il faudra encore plusieurs jours voire semaines pour réparer complètement ces dégâts.
La préfecture maintient donc son centre opérationnel départemental pour surveiller la situation.
L’agence régionale de santé a déjà annoncé qu’elle allait renforcer cette semaine ses tests de conformité, pour s’assurer de la qualité de l’eau. En attendant, les habitants sont invités à la faire bouillir avant de la consommer, cette fois, pendant au moins cinq minutes…pour s’assurer que toutes les bactéries ont été tuées.
Les coupures d’eau s’enchaînent aussi dans le reste des communes de Mayotte…
Le planning des tours d’eau est parfois assez aléatoire. Les habitants de Passamainty racontent leur exaspération dans le Journal de Mayotte. « On a en moyenne quelques heures d’eau tous les 2 jours » raconte un riverain, qui ajoute : « et quand il y en a, c’est un mince filet car tout le monde fait ses réserves en même temps ».
Beaucoup estiment avoir encore moins d’eau qu’au plus fort de la crise de l’eau. Selon le journal, c’est toujours le même problème : une production insuffisante pour le territoire. On produit 40.000 mètres cubes d’eau par jour, en janvier la consommation était estimé à 44.000 voir 46.000 mètres cubes d’eau par jour.
En tout cas, les communiqués de la SMAE ont souvent la même explication pour ces coupures : un niveau de remplissage insuffisant pour maintenir le planning des tours d’eau. Le journal conclu ces témoignages d’habitants en colère, par l’inquiétude des autorités sanitaires : « Si l’épidémie de choléra est terminée, dans ce contexte, les maladies hydriques pourraient quant à elles ne pas avoir dit leurs derniers maux ".
La crise de l’eau et les barrages ont eu un effet sur l’éducation de nos enfants..
C’est l’explication du rectorat, après la publication des résultats des évaluations nationales des élèves de primaires. Selon Flash Info, les chiffres restent relativement stables en français et en mathématique par rapport à l’an dernier.
Le rectorat avait pourtant mis en place plusieurs dispositifs pour renforcer ces apprentissages, mais les fermetures d’écoles se sont multipliés. L’an dernier, au début de la crise de l’eau, certaines cuves ont tardés à être installés. Pendant les barrages, en début d’année, « la continuité pédagogique a été complexe à mettre en place » justifie l’administraiton.
En mathématique, les résultats s’améliorent un peu, même si l’écart reste important avec l’Hexagone. Cette année, 45% des élèves de CE1 savent compter jusqu’à 100. C’est 66% au niveau national.
Selon le journal, cet écart est notamment dûe à une faible scolarisation en maternelle à Mayotte, et à des retards à l’entrée à l’éocle primaire.
C’est désormais au tour des sénateurs de se pencher sur le budget
Sans grande surprise, les députés ont rejeté hier le volet recette du projet de loi de finances. Ils font donc l’impasse sur le volet dépenses. Le texte file au Sénat, dans sa version initiale. Retour à la case départ, les députés de la majorité et de la droite ont surtout rejeté tous les amendements déposés par la gauche depuis un mois. Ils sont tous supprimés, même ceux prévus pour les Outre-mer. Comme l’exemption de la hausse de la taxe sur les billets d’avion.
Mais comme il s’agit d’une proposition du gouvernement, elle devrait faire son retour au Sénat.
Ça n’a pas empêché les compagnies aériennes hier de faire savoir leur inquiétude. Plusieurs compagnies comme Air France-KLM ont déjà prévu de répercuter cette hausse sur leurs tarifs dés le premier janvier. Les syndicats des personnels navigants appellent aussi à la grève demain pour dénoncer cette mesure du gouvernement…même si le mouvement aura peu d’impact sur les vols.
De son côté, le ministre du Budget se veut rassurant pour les ultramarins, en promettant de se rapprocher le plus possible du budget de la mission Outre-mer de l’an dernier. La version du projet de loi de financés votée par le Sénat servira ensuite de base de travail à une commission réunissant sénateurs et députés pour s’accorder sur une même version.