La revue de presse de Mayotte : le maire de Bouéni en prison, des nouvelles cotisations et un institut pour jeunes handicapés inauguré

Mouslim Abdouraman, maire de Boueni
Dans la revue de presse ce mercredi 11 décembre, la rédaction revient sur la condamnation du maire de Bouéni, sur la reprise des cotisations pour les travailleurs indépendants ou encore sur l'inauguration du premier l'institut médico-professionnel à Mayotte.

Le maire de Bouéni condamné hier pour favoritisme et prise illégale d’intérêt.

La peine est rare : dix ans d'inéligibilité, une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique et trois ans de prison dont deux fermes avec exécution provisoire. Cela signifie que Mouslim Abdourahaman restera derrière les barreaux même s’il fait appel, seul le jugement en seconde instance peut annuler cette condamnation.

L’exécution provisoire est souvent assortie aux peines d'inéligibilité, mais rarement aux peines de prison. L’élu est accusé d’avoir embauché des membres de sa famille et d’avoir passé des marchés publics sans mise en concurrence. Les montants interrogent : 50.000 euros pour deux photocopieuses, 80.000 euros pour l’abattage de trois arbres.

Et encore, durant ses réquisitions le procureur avait expliqué que d’autres délits auraient pu lui être reprochés. Ça fait partie de la stratégie du parquet ces dernières années pour les élus : arriver rapidement à un jugement quitte à laisser de côté une partie du dossier et obtenir des peines d’inéligibilité avec exécution provisoire. En deux ans, c’est le cinquième élu mahorais à perdre son mandat. Les prévenus plaident généralement un manque de connaissance sur les procédures, notamment pour passer des marchés publics dans le plus jeune département français. Le récit de l’audience est à retrouver sur notre site Internet et dans vos journaux locaux. Ouest-France note également que Mayotte fait partie des trois départements les plus touchés par les atteintes à la probité selon l’agence française anticorruption.

 Les communes mahoraises qui font face à des difficultés financières

En début d’année, leur trésorerie était au plus bas depuis une décennie. Sur les 17 communes, 14 rencontrent des difficultés chaque mois. C’est le constat ce matin dans le Journal de Mayotte, celui de l’agence française de développement. Elle organisait hier la cinquième édition de l’observatoire du bloc communal mahorais. Un bilan financier à mi-mandat. Cette situation s’explique par une explosion des investissements depuis dix ans pour des infrastructures de bases : des écoles, des routes, des logements, cela représente plus d’un millier d’euros d’investissement par habitant contre 700 euros en moyenne dans les autres Outre-mer. Sauf qu’en parallèle, les financements se sont réduits, faisant plonger les communes dans des déficits. Un bilan et des pistes d’améliorations sont à retrouver ce matin dans le JDM.

Après douze ans d’oubli, les travailleurs indépendants vont commencer à cotiser

L'URSSAF va reprendre à partir du 1er janvier 2025 la collecte des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants. La fin "d'un trou d'air de 12 ans", note le Journal de Mayotte qui retrace l'historique. Jusqu'en 2011, la CSSM recouvrait uniquement les cotisations maladie et allocations familiales pour ces travailleurs, mais jamais la retraite. 2011, année de la départementalisation, mais aucun décret n'est publié pour fixer les taux de prélèvement. Un décret a été pris en 2019, mais jamais appliqué.

Les indépendants pourront racheter les droits à la retraite sur cette période de douze ans. Les taux seront alors fixés sur le décret de 2019. Pour y voir plus clair, l'article est à retrouver dans le JDM, et la CSSM organise une rencontre à ce sujet ce samedi 14 décembre de 8h30 à 12h sur la place la République à Mamoudzou. 

 

L’institut médico-professionnel de Mlezi Maore a été inauguré hier

Depuis le mois d’août à Doujani, douze jeunes sont pris en charge. Tous porteurs d’un handicap mental.  C’est la première structure de ce genre à Mayotte comme le rappelle Flash Info. Elle propose notamment des formations professionnelles aux  adolescents et jeunes adultes handicapés. En l’occurrence, ils sont formés à passer le balai et confectionner des gâteaux. Une innovation sur le territoire saluée hier lors de l’inauguration, même si le directeur de Mlezi Maore le précise : ça n’est pas suffisant, les besoins sont dix fois supérieurs. « C’est une première pierre », note le directeur de l’Agence régionale de Santé. Selon lui, les entreprises font proposer de plus en plus de stages, et c’est ainsi que le regard sur le handicap va changer. Pour cela, les autorités misent sur l’arrivée l’an prochain de Cap Emploi, un réseau spécialisé dans l’emploi des personnes handicapées. Un appel à projet est aussi en cours pour la construction d’un ESAT, un autre type d’établissement pour faire travailler les personnes handicapées.

Des nouvelles d’un couple de Mahorais

On vous en avait parlé, ils étaient à bord du vol dérouté vers le Caire pour une urgence médicale. Le mari a fait un malaise à bord de l’appareil, il devait être en pris en charge en urgence. Sa famille en Petite-Terre est restée pendant un temps sans nouvelle. Finalement, après quelques péripéties, le couple est revenu chez lui à Toulouse. Leur fils dénonce l’absence de prise en charge par Air Austral, il demande réparation et menace la compagnie de poursuite. Des informations à retrouver sur notre site Internet.

On évoquait hier cette nouveauté à la Réunion : les premières naissances de bébés tortues en captivité

On en parlait dans la revue de presse régionale, cette fois c’est dans la locale. Car L’association Oulanga Na Nyamba prévoit aussi de créer son centre de soin pour les tortues, comme Kélonia à la Réunion qui a une plage artificielle pour la ponte des tortues captives.

A Mayotte, l’enjeu est différent comme l’explique Jessica Coulon, chargée de mission de l’association : "A Mayotte, on a beaucoup de femmes qui viennent pondre, contrairement à La Réunion où il n'y en a plus beaucoup". Entre 3.000 et 5.000 tortues viennent pondre chaque année sur les plages mahoraises, l'enjeu c'est plutôt de les protéger.

Le braconnage est la principale menace pour les tortues à Mayotte, alors qu'ailleurs dans le monde, c'est la surpêche. 350 tortues marines dépecées sont retrouvées chaque année par le REMMAT, le Réseau Échouage Mahorais de Mammifères marins et de Tortues marines. D'où l'intérêt de ce centre de soin, qui doit voir le jour d'ici fin 2025. Une collecte de dons pour finaliser sa construction est en cours.