Le démantèlement du bidonville de Mavadzani, à Koungou, est terminé après neuf jours de chantier, a annoncé la préfecture ce mercredi 11 décembre. 466 cases en tôle ont été démolies, "l’intégralité du bâti et des déchets a été évacuée", soulignent les autorités, évoquant "une réussite administrative, un succès tactique et un marqueur de sécurité pour la population."
La préfecture fait état de six gendarmes blessés, 312 grenades tirées, 28 barrages et 15 caillassages depuis le début de l'opération le lundi 2 décembre. Pour encadrer l'opération, près de 150 gendarmes sont arrivés en renfort et sont restés sur le site en permanence. Les autorités craignaient de revivre l'épisode du décasage du bidonville de Carobolé en 2021, quand des riverains en colère avaient incendié l'hôtel de ville de Koungou.
22% d'acceptation des relogements
Sur la population, estimée à 2.000 habitants, 236 familles ont été identifiées par les services sociaux comme pouvant bénéficier d'un relogement. 52 ont accepté, soit moins d'un quart. "La plupart des familles, en situation régulière, refusent ces propositions car le nouveau logement, disponible pour trois mois maximum la plupart du temps, se trouve trop loin de l'école. Cela les oblige à déscolariser les enfants, c'est inconcevable pour eux", explique Daniel Gros, représentant de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) à Mayotte. "Un tiers du quartier est parti depuis septembre, avec tout le matériel pour reconstruire une case dans un quartier voisin".
Cette annonce survient peu avant le déclenchement de l'alerte pré-cyclonique à Mayotte, en prévision du passage du cyclone Chido à "proximité immédiate de l'île" ce samedi selon Météo France.