A Mayotte, chaque année, environ 650 femmes franchissent le pas du commissariat de Mamoudzou ou des brigades de gendarmerie de Sada, Mzouazia, Mtsamboro, Pamandzi, Majicavo et Hajangoua pour signaler des violences conjugales. Mais seulement 150 donnent lieu à des procédures judiciaires. Un chiffre largement en dessous-de la réalité. En effet, certaines victimes ne veulent pas porter plainte, notamment parce qu'elles sont dépendantes économiquement de leur bourreau ou en raison de la pression sociale.
Mais pour mieux protéger les victimes, l'Etat et quelques partenaires associatifs ont décidé d'utiliser des outils déjà en place ailleurs sur le territoire national.
Le bracelet anti-rapprochement permet de vérifier que l'auteur des violences ne se rapproche pas de la victime. Le téléphone grave danger permet à une femme qui est ou qui pourait être victime de violences, avec de la récidive possible d'informer immédiatement qu'elle est en grave danger.
Des dispositifs activables dans la journée du signalement
Pour en être bénéficiaire, certaines associations seront chargées de faire une évaluation et de transmettre les éléments au procureur de la République qui décidera si la victime peut-être équipée.
On évaluera la situation de la personne qui demande à bénéficier du téléphone grand danger. Plusieurs critères sont pris en compte : la vulnérabilité de la victime, c'est-à-dire, sa situation familiale, son niveau d'isolement, sa situation psychologique, sa situation professionnelle. Mais également les facteurs de dangerosité au niveau de l'auteur des violences : est-ce que c'est une personne qui en contact avec la victime ou pas, est-elle connue ou pas, est-elle déjà passé à l'acte ou pas ?
Une fois ces éléments transmis au procureur, la décision peut intervenir très rapidement.
Ces dispositifs peuvent être mis en place dans la journée. Nous avons des partenaires qui nous permettent justement d'être extrêmement rapides.
Dans un premier temps, seulement 5 bracelets anti-rapprochement et 5 téléphones grave danger seront disponibles dès le mois d'octobre. Mais les signataires du partenariat promettent que si le besoin est là, d'autres équipements seront commandés. Et pour mieux protéger les victimes, un travail sur leur accueil a été réalisé. Toutes les brigades de gendarmerie et le commissariat de Mamoudzou ont un questionnaire harmonisé pour les enquêteurs. Par conséquent, pour des faits similaires, la suite à donner devrait être la même quel que soit l'endroit où les victimes ont fait leur déposition.