"Le département rend malade ses agents", dénonce la porte-parole de l'intersyndicale à l'origine de la grève

Anifat Rafion, la porte-parole de l'intersyndicale au conseil départemental de Mayotte
Un préavis de grève illimité est en cours depuis ce lundi au conseil département de Mayotte. La porte-parole de l'intersyndicale dénonce des réorganisations incessantes et une dégradation des conditions de travail, avec notamment "des cas de harcèlement sexuel et moral au quotidien."

Les agents du conseil départemental de Mayotte sont en grève illimitée à partir de ce lundi 28 octobre. Pour le moment, aucune perturbation n'a été signalée. "On commence doucement aujourd'hui, pour sensibiliser le public par rapport à nos problématiques", explique Anifat Rafion, la porte-parole de l'intersyndicale. "À part la gratuité de la barge, il n'y aura pas d'autres perturbations."

Anifat Rafion, la porte-parole de l'intersyndicale au conseil départemental de Mayotte

"Le département rend malade ses agents, tant au niveau psychologique que physique", fustige-t-elle. "Les agents font la queue pour avoir un bureau ou un ordinateur portable dans des locaux insalubres." La syndicaliste fustige notamment les multiples réorganisations des services : "on a à peine le temps d'assimiler la nouvelle organisation qu'on la revoit à nouveau. On n'a pas de cap."

Une première rencontre avec le président du conseil département n'a rien donné. "On nous a donné des intentions, mais nous voulons des actes concrets", ajoute Anifat Rafion. Elle évoque même "des cas de harcèlement sexuel et de harcèlement moral au quotidien", même si ces affaires restent sous silence car "il faut encore du temps pour sensibiliser et rassurer les gens pour qu'ils se sentent en sécurité pour témoigner."

Les syndicats sont également vent debout contre la délibération visant à supprimer les jours fériés pour des fêtes mahoraises pour que les agents atteignent le quota légal de 1.607 heures de travail annuelles. "Il manque 39h aux agents pour arriver à ce compte, on a fait des propositions, il suffirait de rajouter 10 minutes de travail par jour pour arriver à ce quota. Pourquoi s'attaquer à des acquis sociaux mahorais ?", s'interroge la porte-parole de l'intersyndicale, qui plaide également pour la prise en compte du temps de placement dans le temps de travail.

Les grévistes attendent une nouvelle rencontre avec le département, sinon ils menacent d'un durcissement du mouvement, avec cette fois un impact sur le fonctionnement des services, comme les barges.