Invité dans Questions Directes, Saïd Kambi, candidat sans étiquette aux élections législatives dans la première circonscription, est notamment revenu sur l'incendie qui a frappé le domicile de sa suppléante la nuit précédente. Tout en lui témoignant son soutien, il a dénoncé "la campagne de haine, d'insulte, qui a fini par faire une victime." Si au moment de l'enregistrement, le parquet évoquait une enquête pour destruction par moyens dangereux, la piste accidentelle est désormais privilégiée.
Le candidat est revenu sur les raisons de sa candidature. "Je me bats sur tous les fronts pour que Mayotte ait plus de droits, j'ai milité pendant longtemps pour que le travail soit fait. Il était naturel d'être candidat", explique-t-il. "Ce sur quoi nous nous battons, l'insécurité, l'immigration clandestine, plus le temps avance, plus les choses s'aggravent." Ce n'est pas la première fois qu'il participe à une élection législative. Il avait été le suppléant d'Estelle Youssouffa en 2022. "Très vite, ma collège m'a tourné le dos", explique Saïd Kambi. "Nos engagements d'hier, je pense que ce n'est pas une fatalité, je pense que nous pouvons travailler pour qu’on puisse avoir des solutions."
Développer la ressource
La figure des forces vives lors du mouvement des barrages est revenu sur ses engagements militants. Il insiste désormais sur l'économie. "Le plus important aujourd'hui, c'est de créer de l'emploi et des perspectives pour la jeunesse, pour la sortir de la rue et des caillassages", justifie-t-il. "Nous devons aider chaque enfant à avoir une formation et une éducation, nous devons nous occuper de ceux qui pourraient être demain un danger."
"Le développement économique, c'est le premier point de mon programme", annonce le candidat. "Il repose sur quatre orientations : développer la ressource, comme l'agriculture et l'aquaculture, lutter contre la pauvreté, lutter contre la vie chère, je lancerai une enquête parlementaire sur les prix et les monopoles à Mayotte et enfin le contrôle budgétaire des fonds alloués. Ces fonds doivent être consommés."
Concernant la lutte contre l'insécurité et l'immigration, "le premier problème c'est la propriété privée, on ne respecte pas la propriété privée à Mayotte." Le délai de flagrance pour la constatation des habitations illégales a été ramené à 96h, mais la destruction n'est pas la solution pour le candidat. "Je suis pour la prévention de la construction illégale. En les détruisant, on éduque des enfants à la haine", assène-t-il. " Il plaide également pour "un changement de doctrine" dans le maintien de l'ordre : "il faut arrêter de gazer les délinquants, il faut maintenant aller chercher, juger et emprisonner les délinquants."