Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu au tournant à Mayotte. Moins de dix jours après sa nomination, le collectif des citoyens de Mayotte loi 1901 lui a déjà adressé une lettre pour lui demander de "concrétiser son discours", notamment ses premiers engagements pris lors d'une interview au 20h de TF1 le lundi 23 septembre.
Ses paroles martiales, "rétablir l'ordre" était le mot d'ordre martelé, n'est pas tombé dans l'oreille de sourds. "Cette déclaration a une résonance particulière à Mayotte, où des bandes de voyous sèment le chaos depuis des années, ces criminels attaquent impunément les automobilistes", écrit le président du collectif, Fatihou Ibrahime. Pompiers, bus scolaires ou encore les agents du CHM ont une nouvelle fois été la cible de caillassages ces derniers jours. "Nous espérons que cette déclaration se traduira rapidement par des actes concrets à Mayotte, où les opérations comme Wuambushu et Mayotte Place Nette ont démontré qu’avec des moyens humains et matériels suffisants, l’accalmie est possible", ajoute le président.
La lutte contre l'immigration clandestine
Le collectif appelle à "pérenniser ces moyens" et à "adopter tous les instruments législatifs" pour lutter contre l'insécurité et l'immigration clandestine, ce courrier faisant un lien direct de cause à effet entre ces deux phénomènes. Le ministre de l'Intérieur a annoncé son souhait de rencontrer "les préfets des départements les plus touchés", le collectif demande que le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, fasse partie de la réunion pour lui accorder "tous les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission."
Le collectif des citoyens de Mayotte loi 1901 demande aussi une clarification sur l'aide médicale d'État, qui n'est pas appliquée dans le département. "Nous demandons que le Centre Hospitalier de Mayotte cesse de prendre en charge les étrangers en situation irrégulière sur son budget propre, au détriment des Français-es de Mayotte", annonce son président. "Soit le dispositif de l’AME est étendu à Mayotte comme en Hexagone ; soit vous stoppez le dispositif, mais alors vous stoppez également l’immigration clandestine massive." Le collectif demande également le rétablissement du délit de solidarité, et du délit d'entrée et de séjour irrégulier.