Les collectifs ne sont pas sur la même longueur d'onde concernant la visite de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, à Mayotte. Dans un communiqué ce jeudi 4 avril, le collectif des citoyens de Mayotte loi 1901 "constate avec amertune la poursuite de la démagogie"."En guise de réponse aux récents blocages le gouvernement a pris l’engagement de démanteler le camp de migrants africains de Cavani. In fine ce dernier s’est juste élargi aux rues de Cavani et des migrants ont été éparpillés dans les villages", dénonce dans ce texte le président du collectif, Fatihou Ibrahime.
"Nous constatons avec amertume que s’agissant de la lutte contre l’immigration et l’insécurité, de la convergence des droits et du développement de Mayotte, l’État ayant un autre agenda, il
préfère temporiser", poursuit-il. Le représentant du collectif rappelle les mesures porté par celui-ci depuis 2018 : "remettre en scelle le délit de solidarité", remplacer les fonctionnaires de l'État par "un vivier de fonctionnaires volontaires", "changer le dogme en matière de sécurité pour donner plus de marge de manoeuvre aux forces de l'ordre" et "changer les traités internationaux et tous les textes légaux qui surprotègent les clandestins."
Les forces vives "restent prudentes"
Le collectif évoque également des élus qui "refusent de répondre à nos doléances pour des considérations idéologico-dogmatiques" et appelle "au repli de toutes les bonnes volontés pour nous en sortir par nous même." Une position qui n'est pas partagé par le collectif des citoyens de Mayotte 2018 et une partie des forces vives, qui ont été reçu ce jeudi par la ministre déléguée aux Outre-mer. "Depuis l'arrivée du nouveau préfet, il y a des actions qui sont menées, il fait son travail", explique à l'issu de cet entretien Badirou Abdou, l'un des portes-paroles des forces vives. "Les revendications des forces vives n'ont pas été négligées, Mayotte est écouté, nous restons prudents."
Si un communiqué a été envoyé par les forces vives ce jeudi pour menacer d'une reprise des barrages, celui-ci ne représente pas tout le mouvement selon le porte-parole. "Les intox vont toujours circuler, les forces vives restent dans la démarche de la continuité de discussion avec le gouvernement", ajoute Badirou Abdou.