"Le ramassage des déchets, c'est notre cheval de bataille contre le Sidevam", affirme Chamsia Mohamed

Chamsia Mohamed, adjointe à la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir en charge de l'environnement et de la transition écologique
Alors que les cas de dengue se multiplient en Petite-Terre, Chamsia Mohamed, adjointe à Dzaoudzi-Labattoir en charge de l'environnement, dénonce dans Zakweli le manque de ramassage des déchets par le Sidevam, le Syndicat Intercommunal d'Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte.

Une vingtaine de cas de dengue ont été détectés en Petite-Terre. L'Agence Régionale de Santé multiplie les interventions pour inciter les habitants à éviter la prolifération des moustiques, en luttant contre les eaux stagnantes où s'installent les gîtes larvaires. Un véritable enjeu, quand les déchets s'accumulent dans les rues.

"Depuis le 18 mars, nous encourageons fortement la population à s'équiper de bacs individuels", explique Chamsia Mohamed, adjointe à la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir en charge de l'environnement et de la transition écologique. "Les habitants peuvent se rendre dans les locaux du Sidevvam sur le boulevard des crabes pour prendre un bac individuel, pour nous permettre d'éliminer les points de collectes collectifs sur les grands axes."

Le quai de transfert déborde

L'élue ne cache pas son agacement face au Sidevam, le Syndicat Intercommunal d'Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte. "Le ramassage des déchets, ça a toujours été notre cheval de bataille face au Sidevam", résume-t-elle. "Depuis 2014, ce syndicat a été créé pour une meilleure gestion des déchets. À cette époque, une décision a été prise pour fermer les décharges dans chaque commune, mais il n'y a pas de déchetterie pour les remplacer."

"Le quai de transfert des Badamiers a été sous-dimensionné par rapport à la population. Il suffit d'avoir une faille dans le processus, comme une grève au Sidevam ou au STM, et on se retrouve avec un quai rempli et on ne peut plus ramener de déchets", dénonce Chamsia Mohamed. "Il aurait fallu que le syndicat mène des actions correctives pour éviter le débordement." Elle évoque un double coût : en plus du budget alloué au Sidevam, la commune doit mettre en place des moyens humains et matériels pour lutter contre la prolifération des déchets. 

"Nous avons pris cinq délibérations depuis 2017 pour pouvoir quitter le Sidevam en matière de collecte", précise l'élue. "Nous ne pouvons pas quitter le syndicat en matière de traitement des déchets, puisque le centre d'enfouissement est à Dzoumogné."