Le vote blanc : les électeurs qui ne veulent pas choisir

Vous avez bien suivi la campagne, vous connaissez les programmes des candidats, mais… vous n’arrivez pas à choisir, aucun ne vous plait. Dans ce cas vous avez la possibilité de voter blanc. Vous aurez quand même accompli votre devoir de citoyen.

Il faut d’abord rappeler la différence entre un vote blanc et un vote nul :

  • Un vote nul c’est quand vous mettez dans l’enveloppe un bulletin déchiré ou raturé.
  • Un vote blanc : c’est une enveloppe vide, ou bien une enveloppe contenant un bulletin blanc. Dans ce cas il faut que le bulletin ait la même taille et le même grammage de papier que les autres bulletins, autrement dit c’est impossible car on ne propose pas de bulletins blancs dans les bureaux de vote. Donc, ce sera plutôt l’enveloppe vide.

Avant, on comptabilisait ensemble les blancs et les nuls, maintenant ils sont comptés séparément, mais ils ne sont pas considérés comme des suffrages exprimés.

Les gilets jaunes avaient placé la reconnaissance du vote blanc parmi leurs revendications, mais cela n’a pas abouti

Les conséquences d’une telle reconnaissance pourraient être vertigineuses : Dans une présidentielle par exemple, pour être élu il faut avoir 50% plus une voix des suffrages exprimés. Si le vote blanc était reconnu comme un suffrage exprimé, et que le candidat ayant obtenu le plus de voix n’atteignait pas les 50% que ferait-on ? On serait obligé de recommencer l’élection.

Il y a des pays où cela existe. On cite souvent la Colombie qui est le pays le plus avancé dans la reconnaissance du vote blanc. Cela ne s’est jamais produit pour une présidentielle, mais dans des scrutins régionaux il a fallu parfois recommencer l’élection à cause des votes blancs. Cela ne marche qu’une fois au premier scrutin, sinon on n’en finirait plus.

Le vote blanc se développe, il exprime une défiance des électeurs face aux politiciens

Vote à Mamoudzou

Il y en a de plus en plus dans les résultats électoraux. A la dernière présidentielle de 2017, les bulletins blancs ont représenté plus de 8%... des électeurs qui n’ont pas voulu choisir entre Emmanuel Macron et Marine le Pen.

En 2012, ils étaient 6% à refuser de départager François Hollande et Nicolas Sarkozy. Il y a même eu un « parti du vote blanc » qui a voulu présenter un candidat à la présidentielle mais son leader Eric Boulay n’a pas réussi à obtenir les parrainages. Ce débat dure depuis des décennies. On n’a jamais trouvé la bonne solution