Les agents de prison de Majicavo débrayent pour dénoncer leurs conditions de travail

Les agents de la maison d'arrêt de Majicavo ont débrayé ce mardi pour dénoncer leurs conditions de travail. En cause : la vétusté des locaux et la surpopulation de détenus.

Répondant à l'appel à la grève dans la fonction publique de l'intersyndicale, les agents de la prison de Majicavo ont débrayé ce mardi 19 mars de 7h à 8h. "On en a profité pour faire valoir nos revendications sur nos conditions de travail", explique Ibrahima Condro Mahamadi, le secrétaire général à Mayotte de la CGT Pénitentiaire. 

236% de taux d'occupation

"Nous avons des postes sans climatisation, des fuites dans les lavabos, des chambres pour les services de nuit qui ne sont pas entretenues", énumère le syndicaliste. "Ce qui peut parfois entraîner des problèmes de sécurité, notre émetteur-récepteur doit être remplacé, mais en attendant cela entraîne parfois des problèmes de communication par radio entre les agents."

À cela s'ajoute le problème récurrent de la surpopulation au sein de la prison de Majicavo, avec un taux d'occupation de 236%. "Quand un surveillant doit ouvrir une cellule contenant cinq détenus, c'est un risque", précise-t-il. "D'autant que cela entraîne des tensions, quand des détenus veulent aller aux toilettes dans la nuit, ils peuvent réveiller les autres en les enjambant, et ce sont les agents qui écopent de ça le matin, en plus de l'odeur insupportable avec la chaleur."

Une rencontre sur le projet d'une deuxième prison

Une rencontre a été organisée dans la matinée avec la direction de la prison qui a assuré que ces problèmes seraient remontés. Les agents de la prison attendent également avec impatience l'ouverture de la deuxième prison de 400 places, même s'ils ont des réserves sur le projet. "Nous avons rencontré hier la délégation de l'agence pour l'immobilier de la justice qui est à Mayotte en ce moment", raconte le représentant de la CGT-Pénitentiaire. "On leur a dit que le nombre de place était insuffisant car elle sera pleine dès son ouverture et qu'il faudrait plutôt une prison de 800 places."

"On a aussi fait valoir notre préférence pour le site de Dembéni, car à Kawéni, on aurait le même problème qu'à Majicavo avec les délinquants qui cherchent à pénétrer sur le parking", ajoute Ibrahima Condro Mahamadi. Selon lui, l'ouverture serait prévue "d'ici six à dix ans", ce qui l'interroge : "d'ici là, combien de détenus seront enfermés à Majicavo ?"