Le verdict est tombé dans la soirée au tribunal de grande instance de Mamoudzou. Huit personnes étaient dans le box des accusés.
Il aura fallu 3h30 de délibération pour permettre aux juges de se prononcer à l'issue d'un procès qui a débuté mardi 27 avril. Huit personnes, mineurs au moment des faits, comparaissaient devant le tribunal suite à une nuit de violence le 13 mai 2017, à Labattoir, en Petite-Terre.
La peine la plus lourde est de douze ans de prison. Un autre prévenu est lui condamné à dix ans de prison. Ce sont les peines les plus lourdes prononcées avec pour l'un, une interdiction du territoire français. Les deux condamnés ont été reconnus coupable d'être pour l'un à la tête du projet visant à agresser le lieutenant-colonel Pech. L'autre étant celui qui l'a executé en envoyant un pavé de 700 grammes dans la vitre du véhicule du gendarme, gravement blessé au visage. Trois individus sont condamnés à un an de prison. Un autre écope de 4 mois.
Présent au procès en tant que partie civile, le lieutenant-colonel Pech se dit "soulagé de tourner cette page judiciaire, necessaire et primordiale à la reconstruction après être tombé dans une embuscade cette nuit là." Il rajoute que "les peines paraissent justes et cohérentes.Ce phénomène de bandes, à Mayotte, est un véritable cancer. Il faut couper cette chaîne de contamination qui s'auto-alimente."
Réaction du Lieutenant-Colonel Pech à l'annonce du verdict. Il est au micro de Papinot Zaidani.
Dans la nuit du 13 au 14 mai 2017, des bandes s’affrontent violemment à Labattoir et Pamandzi, obligeant la gendarmerie à intervenir. Les militaires sont dépassés par l’ampleur des violences, si bien que des renforts sont envoyés de Grande Terre pour disperser les jeunes. Le lieutenant-colonel Pech se rend sur les lieux et au niveau du boulevard des amoureux, il tombe dans une embuscade. Une dizaine de jeunes encerclent son véhicule et l’un d’entre eux jettent un pavé de 700 g sur les vitres. Le projectile et les bouts de verre atteignent le visage du gendarme.
Dans un premier temps, il sera transféré au CHM à Mamoudzou, puis évasané vers La Réunion. Au total, Olivier Pech aura plus de 20 jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Et aujourd’hui encore, il porte les stigmates de cette nuit cauchemardesque.